Le «carré blanc», une initiative lancée mercredi par des parents de Québec, gagne des appuis. Une cinquantaine de médecins «pour un retour à la paix sociale» appuient l'initiative et demandent ainsi un moratoire sur la hausse des droits de scolarité pour mettre fin au conflit étudiant. L'ex-chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a décidé de porter le carré blanc lui aussi.

> Sur le web: le site du «carré blanc»

En conférence de presse vendredi, Robert Michaud, chercheur dans le domaine de la biologie marine et père à l'origine du «carré blanc», a affirmé que ce symbole n'est pas celui de la reddition, mais bien celui de «l'armistice de paix», de la trêve. Sa fille a participé à la manifestation de Victoriaville et a été blessée légèrement.

«On est dans un climat de terreur. Nos enfants ont vu l'horreur. Je trouve ça inacceptable», a-t-il affirmé.

Il a écrit au premier ministre Jean Charest pour lui demander de décréter un moratoire sur la hausse des droits de scolarité afin de retrouver un climat social serein. Il l'invite à «mettre en place dès l'automne prochain un véritable processus de consultation pour débattre avec les étudiants de l'importance de l'éducation dans notre société et de son financement».

Le président de l'Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, fait partie de ceux qui portent le carré blanc.

C'est aussi le cas de Paul Saba, de la Coalition des médecins pour la justice sociale. Parmi les autres médecins, on compte la conjointe de M. Michaud, Janie Giard, Réjean Hébert, candidat du Parti québécois, et Alain Vadeboncoeur, membre d'un groupe de personnalités qui ont donné leur appui aux étudiants la semaine dernière. L'un des médecins à la conférence de presse de vendredi, Yves Bonnier-Viger, portait le carré rouge sous le carré blanc. Il a expliqué que tant des «rouges» que des «verts» se joignent au mouvement de M. Michaud. «On ne demande à personne d'abandonner ses idées», a-t-il dit. Il estime que l'important est de faire cesser la violence, de permettre un retour en classe, puis de mettre en place un processus de consultation. Le moratoire devrait durer un an ou deux, selon lui.

Le groupe de médecins pour le «retour à la paix sociale» justifie sa position en disant que «le conflit actuel pourrait se prolonger considérablement et, avec lui, les risques d'incidents graves».

Le mouvement du carré blanc se défend de demander au gouvernement de reculer sur sa position au sujet des droits de scolarité. Un moratoire, «c'est la seule position responsable, a dit M. Michaud. Il y a un chaos social. À qui la faute? Moi, je ne le sais pas. Est-ce que c'est la sourde oreille d'un côté ou de l'autre? Ça fait 13 semaines que ce conflit dure, et il n'y a pas de solution à l'horizon.»