De nouvelles perturbations seront sans doute à prévoir dans les prochains jours, prévient Michel Juneau-Katsuya, l'ancien chef du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).

«Il va y avoir d'autres incidents. Ce serait une erreur très grave de la part du gouvernement de croire le contraire ou de déléguer à la police la responsabilité de casser le mouvement et la tendance qui se dessinent depuis les dernières semaines. On a affaire à des jeunes gens, selon les informations que le SPVM a diffusées: il va y avoir surenchère s'il n'y a pas de réponse judicieuse du gouvernement, ce ne sont certainement pas les autorités policières ou du SCRS qui vont arrêter ce qui se passe. Au contraire, il va y avoir une escalade de violence, jusqu'à ce qu'on ait des incidents plus graves.»

Le métro de Montréal est-il assez sécuritaire? À cette question, M. Juneau-Katsuya répond sans hésiter par la négative. Mais c'est le cas de tous les réseaux de transports en commun, selon lui.  «Malgré l'augmentation des mesures de sécurité dans le métro, les transports en commun demeurent par nature une cible excellente pour les activités criminelles ou les actions terroristes, explique-t-il. Chaque jour, des milliers de personnes l'utilisent, elles ont des manteaux, des sacs dans lesquels on peut mettre n'importe quoi. Les contrôles sont là, mais ils sont limités. Il est difficile d'exercer un contrôle étroit de la population.»

Le métro de Montréal ne fait pas exception. Au contraire: la paralysie du réseau pendant près de trois heures, hier, le démontre. «Ce qui est malheureux, c'est qu'on a démontré une recette, aujourd'hui, à quel point c'est facile. Cela ne veut pas dire qu'on n'attrapera pas les coupables, mais le mal est fait», croit Michel Juneau-Katsuya.