Il n'y a pas que les cégeps qui risquent de terminer le trimestre d'hiver au mois d'août. Des étudiants de l'Université du Québec à Montréal pourraient aussi retourner sur les bancs d'école à la fin de l'été pour terminer leurs cours.

> En graphique: le vote des étudiants sur l'entente

La Commission des études de l'UQAM devait statuer mardi sur une résolution proposant que c'est à la direction de chacun des programmes, en concertation avec les départements, de décider de suspendre, le cas échéant, le trimestre à la fin du mois de juin pour le terminer au retour des vacances estivales.

«Des cours pourraient être suspendus et repris plus tard», indique Jenny Desrochers, porte-parole de l'UQAM, au sujet de cette résolution. Rien ne précise pour le moment si le début du trimestre d'automne pourrait être décalé.

Au moment de mettre sous presse, il n'avait pas été possible de confirmer les décisions de la commission qui a ajourné ses travaux en début de soirée.

Le scénario adopté par la Commission des études plus tôt ce printemps prévoyait un retour en classe au plus tard le 7 mai pour une fin de trimestre le 22 juin. Après cette date, une semaine de cours serait ajoutée pour compenser chaque semaine de grève.

Ce serait la première fois que l'UQAM devrait terminer un trimestre en août, reconnaît Mme Desrochers. Au cours des dernières années, des levées de cours ont duré plusieurs semaines. Dans le pire des cas, le trimestre d'hiver s'était terminé le 10 juin.

«On n'est pas du tout dans la même situation aujourd'hui», souligne Mme Desrochers. La grève étudiante en est à sa 13e semaine et touche toujours quelque 160 000 étudiants et cégépiens dans la province.

Il n'est pas exclu que des cours soient totalement annulés si l'Université ne parvient pas à trouver de professeurs disponibles pour terminer les cours. «Il s'agirait alors de situations totalement exceptionnelles», précise Mme Desrochers.

Début du trimestre d'automne repoussé dans les cégeps

Du côté des cégeps, il est clair maintenant que plusieurs devront terminer le trimestre d'hiver à compter de la mi-août. Une dizaine de cégeps, qui cumulent le plus de jours de grève, pourraient être touchés.

Cela signifie aussi que le trimestre d'automne ne pourra débuter, comme prévu, autour du 20 août. Il sera lui aussi décalé de quelques semaines.

«Des annonces devraient être confirmées la semaine prochaine», indique le président et directeur général de la Fédération des cégeps, Jean Beauchesne.

Même si personne ne veut l'envisager, le scénario d'une annulation n'est pas écarté. Plusieurs sources ont évoqué avec La Presse la semaine dernière l'échéance de la mi-mai comme date butoir. Après quoi, il deviendra «mathématiquement» difficile de reprendre la totalité des cours, et ce, même en reportant le trimestre en août.

«Je vais là-dedans avec prudence. C'est sûr qu'à un moment donné, il va falloir regarder la valeur pédagogique de ce qui a été entamé comme session et la valeur pédagogique de poursuivre beaucoup plus tard. On va le regarder en temps et lieu», a prudemment dit M. Beauchesne mardi.

Pour l'heure, les directions des établissements tentent de trouver des professeurs et du personnel disponibles pour donner les cours qui devront être repris.

Certains professeurs devaient prendre leur retraite, d'autres avaient déjà en poche un billet d'avion pour leurs vacances.

La plupart des établissements sont aussi remplis. La Fédération des cégeps n'exclut pas la possibilité de conclure des ententes entre les cégeps ou d'installer des roulottes temporaires dans le cas où deux cohortes d'élèves devraient se côtoyer.

Chose certaine, des milliers d'élèves de dernière année au secondaire feront leur entrée au collégial plus tard que prévu. Pour le moment, les cégeps ne sont pas en mesure d'annoncer une date pour le début du trimestre d'automne.

La situation est la même pour les cégépiens de dernière année qui devaient être admis à l'université en septembre. Ceux-là suscitent beaucoup d'inquiétude.

«Le problème touche particulièrement les étudiants qui veulent s'inscrire dans les facultés contingentées. Ça nous inquiète beaucoup», indique M. Beauchesne.

La Fédération des cégeps a entrepris des discussions avec la Conférence des recteurs et des principaux du Québec (CREPUQ) à ce sujet. Les deux parties tentent de trouver une façon d'admettre les cégépiens de façon conditionnelle.