Les images de fumée blanche, les grenades assourdissantes et les roches lancées en direction des policiers ont choqué les Victoriavillois. Au lendemain des affrontements entre policiers et protestataires, ils n'arrivaient toujours pas à croire que leur municipalité venait d'être le théâtre d'une émeute.

Plusieurs curieux se sont déplacés pour regarder, de loin, la manifestation de samedi près du centre des congrès. Parmi eux, Claude Lemire se disait déçu que sa ville ait été prise d'assaut par des casseurs. «Je trouvais ça raide les manifestations à Montréal, mais il me semble que depuis quelques jours, ça s'était calmé. On dirait que sortir de leur ville, ça les a excités, raconte-t-il. En plus, c'est une intervention qui va coûter une fortune à notre ville.»

Jérémy, 14 ans, a participé à la marche qui a commencé dans un stationnement d'un centre commercial, vendredi. Dès qu'il a vu la première pierre lancée en direction d'un policier, il a décidé de quitter le rassemblement et de rentrer à la maison située à deux pas de l'hôtel Le Victorin, où se déroulait le conseil général du Parti libéral du Québec.

«On pensait que ça serait une belle manifestation. Finalement, l'air était tellement lourd de gaz irritant que les gens venaient cogner à notre porte pour avoir de l'eau. Ils faisaient pitié alors on a accepté de leur en donner», a-t-il dit déçu que le rassemblement tourne au vinaigre et triste que ça se soit produit dans sa ville.

Luc Picard, lui, se doutait que des casseurs se présenteraient à Victoriaville pour le week-end. «Je n'étais pas si surpris que ça dérape. Mais ce sont des images que nous sommes habitués de voir à Montréal. On ne se croyait plus à Victoriaville», a-t-il souligné.

Serge et Henriette, eux, ont regardé les images à la télévision. Samedi, ils ont décidé d'aller regarder comment se déroulerait la manifestation. «J'ai trouvé ça affreux ce que j'ai vu. C'est idiot que certaines personnes s'en prennent aux policiers. Ils ne faisaient qu'exercer leur devoir, ont-ils dit. Il devrait y voir une loi pour interdire les masques.»