Gaz de schistes, Plan Nord, taxe santé, droits de scolarité... Les manifestants avaient des revendications pour tous les goûts samedi après-midi à Victoriaville.

Beaucoup moins nombreux que la veille, quelques centaines de personnes ont marché en direction de l'hôtel Le Victorin où se tient le congrès général du Parti libéral du Québec. Ils ont rejoint les dizaines d'individus qui manifestaient paisiblement depuis tôt le matin et ceux qui y étaient en tant que simples observateurs.

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Comme hier, les manifestants ont encerclé la clôture qui a rapidement été détruite. Or, cette fois-ci, ils ont respecté le périmètre de sécurité.

L'animateur Christian Bégin a d'ailleurs tenté de maîtriser certains manifestants qui secouaient les barrières. Ces derniers ont obtempéré. «Je ne ne suis pas venu que pour les étudiants, mais pour l'ensemble de la gouvernance de ce parti», a-t-il déclaré visiblement inquiet. Son fils a passé la nuit à l'hôpital de Trois-Rivières au chevet de son ami qui a perdu un oeil à la suite de l'émeute d'hier.

Louis Casavant a participé au rassemblement devant le Centre des congrès où l'on respirait toujours quelques effluves de gaz irritants utilisés la veille. Pour l'occasion, il a préparé 26 grandes affiches colorées des quatre éléments: eau, terre, air et feu.

«On représente l'énergie propre qui contraste avec le gaz de schiste qui est salaud. Le gouvernement va de l'avant avec ce projet même s'il sait que ça cause des problèmes aux États-Unis par exemple.»

Lyne Casavant, elle, a marché avec ses quatre enfants et ses deux nièces. «Nous sommes venus pour appuyer la cause des étudiants, contre les gaz de schistes, le Plan Nord et le nucléaire. Jean Charest ne fait pas une bonne job et on est tanné de l'avoir», déclare-t-elle.

Son garçon de 11 ans se dit préoccupé par le coût de l'éducation. «On ne veut pas que ça soit super cher pour nous et pour nos enfants quand nous serons à l'université», explique Mikaël.

Comme lui, la majorité de la foule était présente pour dénoncer la hausse des droits de scolarité.

Pendant le rassemblement, plusieurs manifestants se sont présentés devant une porte qui était simplement protégée par une dizaine de policiers. Ils ont tout tenté pour décrocher un sourire des forces de l'ordre: certains leur ont offert un bouquet de pissenlit, d'autres ont tenté de se dénuder, un ange leur a fait des signes de paix et un guitariste leur a donné un spectacle. Les policiers sont demeurés intraitables.

Les personnes qui étaient venues faire entendre leur voix ont fini par se disperser en fin d'après-midi. La Sûreté du Québec a procédé à l'arrestation d'un manifestant pour entrave au travail des policiers.