La Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante propose un plan en quatre mesures qui, à son avis, permettrait au gouvernement de geler les droits de scolarité au tarif de 2007.

Cette contre-proposition est une réponse à l'offre du gouvernement de la semaine dernière. Une offre rejetée par les étudiants. La ministre n'a pas fait preuve d'ouverture et n'a fait aucune concession, justifie Jeanne Reynolds, l'une des porte-parole de la CLASSE.

La CLASSE se défend d'être elle-même butée dans ce conflit, qui dure depuis 12 semaines, bien qu'elle demande le gel des droits de scolarité au tarif de 2007 et même la gratuité scolaire dans une deuxième phase.

«On considère que la hausse des droits de scolarité n'est pas inévitable. On croit que le débat est surtout sur comment financer nos universités pour qu'elles soient de qualité», a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois, l'autre porte-parole.





Les mesures proposées permettraient à la fois de renoncer à la hausse des droits de scolarité sans puiser dans la poche des étudiants ou des contribuables et d'assurer la viabilité du réseau universitaire, affirment les étudiants.

La CLASSE demande aussi la tenue rapide d'états généraux, au moins dans la prochaine année, pour discuter de l'avenir des universités.

La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, n'a pas tardé à réagir. «La position reste la même du côté de la CLASSE: défendre un principe de gratuité complète pour aller à l'université. Ça n'a pas bougé. La CLASSE reste campée sur cette position depuis le début. Ça ne facilite pas un rapprochement et un règlement.»

Voici la proposition en quatre points:  

- Réduire l'écart entre le Québec et le reste du Canada en matière de budgets de recherche. Si les universités québécoises réduisaient de moitié cet écart pour consacrer ces à l'enseignement, elles dégageraient une marge de manoeuvre de 142 millions. Actuellement, les universités sont trop collées sur les besoins des entreprises en matière de recherche, croit la CLASSE.

- Mettre fin à la publicité commerciale, qui a coûté 80 millions depuis cinq ans.

- Gel immédiat des salaires et de l'embauche de nouveaux cadres supérieurs.

- Moratoire sur l'ouverture de campus satellites comme celui de l'Université de Sherbrooke à Longueuil.

- avec la collaboration de Tommy Chouinard