La bataille juridique dans le dossier étudiant entre dans une nouvelle phase. Une première cause d'outrage au tribunal sera entendue le 7 mai à Sherbrooke.

Les étudiants qui avaient obtenu une injonction sommant le cégep d'assurer la reprise des cours se sont présentés mercredi au palais de justice de Sherbrooke où ils ont présenté une requête pour outrage au tribunal qui a été validée par le juge Gaétan Dumas, de la Cour supérieure.

Lundi prochain, le 7 mai, la direction du Cégep de Sherbrooke et l'association étudiante devront comparaître pour outrage au tribunal.

Plus tôt en matinée, mercredi, les dirigeants du Cégep de Sherbrooke ont suspendu les cours pour la quatrième journée consécutive, invoquant des raisons de sécurité.

La direction du cégep de 6300 élèves a expliqué que, en forçant l'accès aux classes avec l'aide de la police, elle aurait risqué d'exacerber le climat d'agressivité entre les étudiants qui sont pour le mouvement de grève et ceux qui s'y opposent.

La stratégie des élèves de Sherbrooke est aussi étudiée au Cégep de l'Outaouais. Là aussi, malgré une injonction, les élèves n'ont pu accéder à leurs cours mercredi. Me Lucien Boucher, qui représente les cégépiens de l'Outaouais désireux de rentrer en classe, examine avec ses clients l'option de faire une requête pour outrage au tribunal.

Selon lui, il importe de déterminer si le cégep a fait tous les efforts nécessaires pour se conformer à l'injonction.

«Dans une société de droit, l'injonction est un ordre de la cour et doit être respectée», a indiqué Me Boucher.

Le retour en classe a aussi été impossible au Cégep de Maisonneuve, à Montréal. L'annulation des cours a été décidée peu après 8h00. Quelques dizaines d'étudiants masqués identifiés à la grève ont refusé de céder le passage au directeur de l'institution.

Au Cégep de Saint-Laurent, bastion de la lutte étudiante, six cours devaient avoir lieu mercredi parmi les 19 visés par deux injonctions. Cependant, cinq d'entre eux ont dû être annulés par mesure de sécurité