Les grandes centrales syndicales ont sorti leurs chéquiers pour appuyer le mouvement étudiant, qui entame sa 12e semaine de grève. En tout, quelque 60 000$ du budget des trois fédérations en grève proviennent de cotisations syndicales.

Les centrales doivent d'ailleurs participer aujourd'hui à une manifestation avec les étudiants devant le bureau de Jean Charest à Montréal. Selon Louis Roy, président de la CSN, sa centrale a contribué pour plus de 35 000$, «des fonds votés par le bureau confédéral».

Beaucoup de rumeurs circulent aussi à propos de l'encadrement qu'aurait donné la centrale aux trois principaux leaders étudiants en vue de leurs interventions dans les médias, faites avec une maîtrise évidente. «En fait, ce serait plutôt l'inverse, on pensait plutôt leur demander des conseils en communications», a lancé M. Roy.

On ne sait pas si d'autres fonds suivront. «Le gros de la somme avait été accordé en novembre 2011, ils ne nous ont rien redemandé depuis», explique-t-il. À deux occasions, la coalition a demandé d'assumer le coût d'autobus - la dernière fois pour la grande manifestation du 22 mars.

De son côté, Michel Arsenault, président de la FTQ, précise que sa centrale a fourni 15 000$, comme convenu l'automne dernier. C'était l'entente conclue entre les membres de l'Alliance sociale, qui s'était réunie à la fin de l'automne 2011. «Il n'y a pas eu d'autres demandes. On espère que cela va se régler, mais pour y arriver, il faut se parler», observe-t-il.

Pas de contribution particulière du côté de la FTQ-Construction, qui a pourtant un important contentieux avec le gouvernement Charest, assure le porte-parole Mathieu Morin.

Les membres de l'Alliance sociale, dont font partie les fédérations étudiantes collégiale (FECQ) et universitaire (FEUQ), avaient en effet convenu à la fin de 2011 de fournir au moins 15 000$ au mouvement de grève.

Marjolaine Perreault, porte-parole de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), explique qu'environ 10 000$ avaient été accordés à la FEUQ et à la FECQ au début de l'année, «surtout pour les communications, un site web et un bulletin d'information». Plus récemment, la centrale, qui représente notamment les enseignants, a ajouté 4000$ «pour les appuyer pour faire face aux injonctions», où des conseils juridiques sont nécessaires. On note aussi de «l'aide ponctuelle», par exemple la diffusion d'un communiqué de presse.

Membre de l'Alliance sociale, le Syndicat des fonctionnaires du gouvernement du Québec n'a toutefois pas versé d'argent au mouvement étudiant. «On a parlé de leur démarche sur notre site, mais il n'y a pas eu de contribution monétaire», explique le porte-parole Éric Lévesque.

Selon Régine Laurent, du syndicat des infirmiers et infirmières, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) n'a pas davantage contribué au trésor de guerre des fédérations étudiantes. «On a fait des choses comme transporter des bannières en taxi, sans plus», affirme-t-elle.