Les «manifestations les plus violentes que l'on ait vécues depuis des décennies» épuisent les policiers montréalais qui font des quarts de travail pouvant atteindre 28 heures, selon le président de la Fraternité des policiers et policières.

Mais les forces de l'ordre sont «orgueilleuses» et ne se découragent pas, a assuré Yves Francoeur, qui représente les agents de police montréalais.

«Il y a une fatigue, je serais bien malhonnête de dire le contraire, a-t-il indiqué en entrevue avec La Presse. Mais nos gens veulent protéger la ville, ils sont prêts, ils vont continuer à travailler tant que ça va être nécessaire.»

Les «policiers antiémeutes» sont des policiers du groupe d'intervention, spécialisé dans les opérations musclées. La plupart d'entre eux ont accumulé quelque 300 heures supplémentaires en raison de la crise étudiante, selon Yves Francoeur, qui estime la facture à «plus de 3 millions de dollars» pour les contribuables montréalais.

Le grand patron du Service de police de la Ville de Montréal, Marc Parent, reconnaît lui aussi que l'emploi du temps de ses troupes entraîne un certain épuisement.

«Il faut comprendre qu'on est rendus à 70 jours de manifestation en ligne, environ 160 à 165 manifestations. C'est du jamais vu au Canada», a-t-il dit en conférence de presse, hier, en admettant que ses policiers étaient «peut-être fatigués».

Mais au cours d'une récente visite dans les locaux du groupe d'intervention, Marc Parent a été rassuré par le témoignage des agents présents. «J'avais encore devant moi du personnel policier au poste, en état d'intervenir et prêt à faire ce qu'il avait à faire», a-t-il relaté.