Pendant que 17 étudiants du Collège De Maisonneuve demandaient à une juge d'imposer une injonction pour leur permettre de reprendre leurs études, mercredi, deux manifestantes contre la hausse comparaîssaient devant une autre juge, deux étages plus bas, pour avoir brisé leurs conditions.

Une vingtaine de supporteurs ont assisté aux comparutions d'Emma Strople, 22 ans, et de Tania Dubeau Gaudreau, 20 ans, au palais de justice de Montréal, mercredi. Toutes deux sont accusées d'avoir participé à une manifestation le visage camouflé, alors que cela leur était interdit.

Outre cette accusation qui cible la manifestation du 19 avril pour Mme Strople, elle a été accusée d'être restée quand cette manif n'était plus pacifique, alors que cela lui était interdit. La jeune femme était sous conditions parce qu'elle faisait déjà face à 15 accusations reliées à des méfaits qui auraient été commis le 29 mars dernier, lors d'une autre manifestation. Elle aurait, entre autres, jeté de la peinture sur une voiture de police, renversé des bacs à fleurs...

Mercredi, la jeune femme a encore pu bénéficier d'une nouvelle remise en liberté, moyennant le dépôt de 500 $, et la promesse de respecter une série de conditions. Pendant que le procureur lui lisait les conditions, la jeune femme affichait un sourire moqueur et regardait ses supporteurs dans la salle. Ceux-ci ont applaudi au terme de la brève audience, qui se déroulait devant la juge Nathalie Fafard.

Juste avant, Tania Dubeau-Gaudreau, accusée d'avoir manifesté avec le visage masqué, mardi le 24 avril, a eu moins de chance. La Couronne s'est objectée à sa remise en liberté, et elle restera détenue au moins jusqu'à son enquête sous cautionnement, le 1er mai. La femme de 20 ans a des dossiers pendants reliés à des manifestations qui ont tourné au grabuge. Elle a été accusée de méfaits et voie de fait causant des lésions à des policiers, lors de sa participation à une manifestation du 1er mai 2011, avec d'autres militants anticapitalistes. Elle avait été remise en liberté sous conditions. La semaine dernière, elle avait aussi été accusée d'avoir brisé ses conditions en manifestant masquée, le 16 avril.

En ce qui concerne la demande d'injonction des étudiants du Collège de Maisonneuve, la juge Geneviève Marcotte a entendu toutes les parties, hier. En fin de journée, elle a annoncé qu'elle rendrait sa décision vendredi. Mais cela pourrait aussi aller à mardi, a-t-elle laissé entendre.