L'entrepreneur Tony Accurso demande à la commission Charbonneau plus de temps pour retrouver une trace du chèque de 250 000$ qu'il affirme avoir fait en 1999 pour éponger le déficit de la campagne à la mairie de Jacques Duchesneau.

La Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction (CEIC) a tenu une brève audience publique ce matin afin de procéder au dépôt des engagements que différents témoins ont pris durant leurs témoignages. Il s'agit surtout de documentation visant à prouver ou à appuyer les déclarations des témoins. En tout, 420 pièces ont été déposées, incluant des réponses à des préavis de conclusion défavorables.

Au cours de la séance, le procureur en chef adjoint de la CEIC, Me Simon Tremblay, a déclaré que M. Accurso cherchait toujours la trace du chèque et qu'il réclamait plus de temps pour y parvenir.

« À propos du chèque, je peux vous dire que nous poursuivons les recherches et que nous sommes en communication avec la CEIC à ce sujet », a confirmé Me Louis Belleau, l'avocat de M. Accurso dans un courriel.

Lors de son passage devant la Commission en septembre dernier, Tony Accurso a affirmé que Jacques Duchesneau lui a promis un «retour d'ascenseur» lorsqu'il a sollicité son aide en 1998 pour éponger le déficit de sa campagne à la mairie de Montréal. L'ancien roi de la construction a déclaré avoir fait un chèque de 250 000$ pour lui donner un coup de pouce. L'argent aurait transité par l'entreprise GesPlani R.L.L. Inc. appartenant à Richard Le Lay, codirecteur de la campagne électorale de M. Duchesneau.

«M. Duchesneau m'a dit: «Écoute, si tu m'aides, moi, je vais me replacer les pieds quelque part. Je vais m'en souvenir, je vais te retourner l'ascenseur» », a déclaré l'ancien roi de la construction hier matin. «J'étais sur l'impression qu'il s'enlignait dans le privé et que s'il était très bien placé, j'aurais peut-être pu avoir une job de construction», a-t-il ajouté.

M. Duchesneau et M. Le Lay ont tous les deux rejeté les allégations de M. Accurso.

En contre-interrogatoire, M. Accurso a dit qu'il croit que le chèque a été fait en 1999, mais qu'il ne se souvient pas s'il l'a personnellement signé. Il pense que le chèque provenait de la Banque Nationale. À la fin de son témoignage, il s'était engagé à produire tout document qui pourrait aider les enquêteurs de la Commission à faire la lumière sur cette affaire.