C'est finalement la semaine prochaine que le Conseil des ministres, à Québec, tranchera sur la demande de prolongation transmise par la présidente de la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction (CEIC), la juge France Charbonneau. Il s'agit d'une surprise, puisque quelques minutes à peine avant le début des discussions, le bureau du premier ministre avait indiqué qu'une décision serait annoncée en après-midi, par communiqué.

Mais il semble que les ministres n'ont pu s'entendre autour de l'intention mise de l'avant par le premier ministre Philippe Couillard de prolonger les travaux jusqu'en juin, plutôt qu'en novembre comme le demandait la juge.

«Il y a eu une bonne discussion», a-t-on résumé. À l'issue de la réunion, le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a expliqué qu'on avait préféré attendre le retour de la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, responsable des mandats de commission d'enquête. Mme Vallée est actuellement en mission officielle à l'étranger.

Une conclusion en juin, juste avant les vacances, aurait l'avantage pour le gouvernement de tomber stratégiquement à la veille d'une période d'inactivité politique - une garantie que les conclusions seraient vite oubliées dans l'opinion publique. Un rapport en novembre tomberait plutôt en pleine session parlementaire.

À l'entrée de la séance du Conseil des ministres, le titulaire des Transports, Robert Poëti, a surpris bien des collègues en soutenant qu'il croyait nécessaire que la juge ait tout le temps voulu pour bien accomplir son mandat.

Des sources à la Commission soutenaient qu'il serait carrément impossible pour celle-ci de terminer son rapport pour le mois de juin. On souligne aussi que les travaux ne coûtent plus 1,4 million par mois, comme le soutient Québec. Beaucoup d'employés ont été mis en disponibilité, et la facture mensuelle est plutôt autour de 700 000$, explique-t-on.