Les firmes nommées à la commission Charbonneau sont toujours présentes au port de Montréal, mais elles obtiennent de moins en moins de contrats de la société d'État fédérale qui l'administre, selon des documents obtenus par La Presse.

Ces firmes, dont CIMA+, Dessau, Construction F. Catania & Associés et SNC-Lavalin, ont obtenu plus de 10 % des contrats accordés par le Port entre 2010 et 2013, d'après une liste obtenue en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Mais leur présence est à la baisse, si l'on en juge par le nombre et la valeur des contrats qu'elles ont obtenus l'an dernier. De 16 millions en 2010, ils sont passés à 2,7 millions en 2013. La première séance de la Commission a eu lieu en mai 2012.

De plus, La Presse rapportait il y a cinq ans que deux anciennes sociétés de Tony Accurso, Simard-Beaudry Construction et Louisbourg SBC, se classaient deuxièmes au chapitre des contrats reçus au port entre 2006 et 2009, pour un total de 24 millions.

Ces deux entreprises ont été rachetées par la société Hexagone Investissement au printemps. Le Groupe Hexagone a obtenu un contrat de 700 000 $ en octobre, pour la « réfection de services d'eau aux navires ». Depuis 2010, seule Louisbourg avait obtenu un contrat du Port de Montréal, de 375 000 $ à l'été 2012, pour de la démolition et l'aménagement de bureaux.

F. Catania et CIMA au sommet du palmarès

Parmi les entreprises nommées à la Commission, la grande gagnante est Construction F. Catania & Associés, qui a obtenu un contrat de près de 9 millions pour le prolongement et l'approfondissement de quais. Le contrat s'est poursuivi pendant trois ans et s'est terminé l'été dernier. Le dirigeant de cette entreprise fait face à de nombreux chefs d'accusation en lien avec le dossier du Faubourg Contrecoeur.

Catania est suivie par G. Giuliani, dont la valeur des trois contrats s'élève à près de 8 millions. La société a fait l'objet d'une perquisition par la Sûreté du Québec dans le cadre de son enquête sur les contrats municipaux à Laval.

Le troisième rang est occupé par CIMA+ et Cima Société d'ingénierie, avec 4,2 millions. Mais CIMA trône au sommet pour le nombre de contrats reçus, avec 41 des 104 contrats accordés par le Port à ces entreprises.

Une porte-parole du Port, Sophie Roux, a affirmé que la méthode de sélection des fournisseurs de services suivait toujours la règle du plus bas soumissionnaire conforme. Seules les firmes reconnues coupables de diverses infractions, dont des infractions criminelles et fiscales, peuvent être disqualifiées. Le Port fait maintenant ajouter une clause en ce sens dans ses contrats.

«L'Administration portuaire de Montréal se réserve le droit de rejeter, à sa discrétion, un soumissionnaire ne pouvant établir qu'il possède la probité nécessaire et indispensable à l'admissibilité et à la conformité de sa soumission, ou s'il y a fausse représentation, de résilier le contrat», a déclaré Mme Roux.

- Avec la collaboration de William Leclerc