Prochain témoin à la commission Charbonneau, le directeur général de Laval, Gaétan Turbide, pourra témoigner publiquement. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a renoncé à contester la décision permettant la diffusion de son témoignage.

France Charbonneau a opté mardi pour une solution de compromis en décrétant un interdit de publication rétroactif sur le témoignage de Gaétan Turbide. Il n'entrera en vigueur qu'avant le début du procès des 37 accusés dans la frappe de l'Unité permanente anticorruption (UPAC). Les médias pourront ainsi rapporter les témoignages entendus par la Commission dans les semaines à venir, mais ils devront retirer leurs reportages lorsque le DPCP le jugera nécessaire pour éviter de nuire au procès.

Le DPCP avait jusqu'à cet après-midi pour contester la décision de France Charbonneau, ce qu'il a renoncé à faire. «Le DPCP constate que les arguments qu'il a soulevés ont été pris en considération par les commissaires puisque le témoignage de monsieur Turbide sera interdit de publication au moment approprié pour protéger l'équité du procès. Il prend donc acte de la décision et n'entend pas en demander la révision judiciaire», indique un communiqué.

Avant d'ouvrir le chapitre Laval de son enquête publique, France Charbonneau doit toutefois décider si elle accepte d'entendre dès maintenant l'ex-ministre Guy Chevrette, qui souhaite défendre sa réputation après avoir été éclaboussé par Gilles Cloutier.

Une demande similaire formulée par l'ex-maire de Montréal Gérald Tremblay avait été rejetée. La Commission ne l'a entendu que près de 6 mois plus tard, après la comparution de tous les témoins sur les activités de collusion à Montréal. La demande de Chevrette pourrait ainsi être rejetée si d'autres témoins prévoient parler des activités de l'ex-ministre péquiste.

Le témoignage de l'organisateur Gilles Cloutier doit prendre fin ce matin. Cette portion de son témoignage est toutefois frappée d'une ordonnance de non-publication puisqu'il aborde le dossier de Boisbriand, dont les accusés doivent bientôt avoir leur procès.