L'agent officiel du parti municipal Union Montréal, Marc Deschamps, a été informé que la firme SNC-Lavalin a versé une somme de 40 000$ en argent comptant au collecteur de fonds Bernard Trépanier.

C'est ce qu'a dit Bernard Trépanier hier lors de son témoignage devant la commission Charbonneau, en affirmant qu'il avait déposé la somme dans le coffre-fort de son bureau, dans les locaux du parti. Il a dit qu'il n'a jamais eu aucune idée de ce qu'il en est advenu par la suite. À part lui, seul le directeur administratif du parti, Louis Lewis, connaissait la combinaison de ce coffre-fort.

M. Trépanier a ainsi contredit l'agent officiel du parti, Marc Deschamps, qui a affirmé lors de son témoignage qu'il n'avait jamais entendu dire que des sommes importantes étaient payées en argent comptant à M. Trépanier par des firmes d'ingénieurs.

Selon l'ancien collecteur de fonds, quand le vice-président de SNC-Lavalin, Yves Cadotte, lui a remis cet argent, «c'était la première fois que ça [lui] arrivait». M. Trépanier affirme qu'il s'est alors rendu à la permanence du parti, qu'il a discrètement déposé la somme dans son coffre, avant d'aviser M. Deschamps de l'existence de cette somme.

«Donc, a demandé le commissaire Renaud Lachance, Marc Deschamps, l'agent officiel du parti, était au courant qu'une corporation vous avait donné 40 000$ comptant?»

«Oui, a dit M. Trépanier. Celui-là, oui.»

Les dons d'entreprises aux partis politiques sont interdits au Québec depuis les années 1970, et les dons des particuliers aux partis politiques municipaux ne pouvaient pas dépasser 1000$ par année, à cette époque, en vertu de la loi.