La firme de génie-conseil Genivar indique que son enquête interne, menée à la suite de témoignages devant la Commission Charbonneau, lui a permis de confirmer certains faits et d'ainsi mettre à l'écart un de ses dirigeants pour une période indéterminée, le temps que cette enquête se poursuive.

Genivar a refusé de nommer ce dirigeant et n'a pas voulu confirmer ou infirmer le nom suggéré.

Genivar n'a pas non plus voulu dire s'il était quand même rémunéré pendant que l'enquête interne se poursuivait. «On ne va pas rentrer dans ce genre de détails, parce que je ne pense pas que ça fasse une différence en bout de ligne. On est une société cotée en Bourse; on a nos propres budgets, ce n'est pas l'argent des contribuables», a jusitifé en entrevue lundi Mme Isabelle Adjahi, directrice aux communications et aux relations avec les investisseurs chez Genivar.

«La personne est absente de la société; elle va l'être jusqu'à ce que l'examen soit terminé. Je ne veux pas dire quand ça va être, parce que c'est quand même un dossier assez volumineux. Quand on aura tous les éléments en main, on prendra les décisions qu'il y aura à prendre à ce moment-là», a résumé Mme Adjahi.

Devant la Commission Charbonneau, le président de Génius conseil, Michel Lalonde, a affirmé qu'il existait un système de collusion entre les firmes de génie-conseil qui oeuvraient à Montréal, de 2004 à 2009. Celles-ci se répartissaient les contrats entre elles, autorisaient des «extras» aux contrats des entrepreneurs en construction, puisaient 25 pour cent d'une partie de cette somme pour verser des contributions à des partis politiques, souvent en argent comptant, avait-il témoigné.

Genivar affirme prendre au sérieux les témoignages entendus devant la commission et ne pas tolérer les pratiques inacceptables.

«Notre équipe de direction s'est positionnée dès le départ, même avant les travaux de la commission, en disant que nous supportions le travail et que pour nous, c'était important que toute initiative qui permettrait d'améliorer les pratiques soit mise en place. En bout de ligne, on est une industrie qui est blessée et il va falloir passer à travers ça, prendre les actions qu'il y a à prendre et continuer», a ajouté Mme Adjahi.

Genivar ne s'est pas limité aux propos des témoins tenus devant la Commission Charbonneau; l'entreprise a poussé son enquête plus loin, a précisé Mme Adjahi.

«On s'est positionné en disant que c'était une bonne chose et qu'il fallait que cette commission soit faite pour clarifier les pratiques et réprimer ce qui était répréhensible. Suite à ça, l'étape suivante pour nous, ça a été de prendre toutes les allégations qui ont été faites au sérieux, même si certaines nous ont semblé très étonnantes, de faire les vérifications et ensuite de prêcher par l'exemple», a expliqué Mme Adjahi.