L'ex-maire de L'Assomption Lionel Martel a confirmé les propos que l'ingénieur Michel Lalonde a tenus devant la commission Charbonneau. M. Martel confirme qu'il a reçu et accepté 3000$ en 2001, puis 5000$ en 2005.

«Oui, c'était dans le cadre d'une campagne électorale, mais je n'ai aucun autre commentaire à faire», a indiqué M. Martel au cours d'une entrevue téléphonique. M. Martel a soutenu qu'il a rencontré des enquêteurs, sans mentionner s'il s'agissait de ceux de l'Unité permanente anticorruption ou de la commission Charbonneau. Il ignore s'il sera appelé à témoigner devant la juge France Charbonneau.

Un autre élu a aussi confirmé qu'il a reçu de l'argent du Groupe Séguin. Devant la commission Charbonneau, l'ingénieur Michel Lalonde a affirmé qu'il a versé un total de 10 000$, en trois versements distincts, à Yvon Labrosse, maire de Montréal-Est de 1982 à 2001, puis de 2006 à 2009. M. Labrosse a plutôt soutenu avoir reçu et accepté 2000$ de la firme de génie-conseil.

«Je n'ai jamais demandé une cenne à M. Lalonde. C'est lui qui m'a donné 2000$», a déclaré M. Labrosse.

Et vous l'avez accepté? a demandé La Presse. «Bien certain... Ce n'est pas un pot-de-vin. Il me faisait un cadeau. Lui, il s'imaginait qu'on allait lui donner de l'ouvrage, mais on ne lui en donnait pas pour ça.»

M. Labrosse ne se souvenait pas à quel moment il avait reçu l'argent.

Robert Coutu, qui a succédé à M. Labrosse comme maire de Montréal-Est, a également confirmé que le Groupe Séguin lui a offert 5000$, comme l'a indiqué M. Lalonde devant la commission Charbonneau. Il aurait toutefois refusé l'argent. «Ça m'a été offert en période électorale, mais j'ai refusé. M. Lalonde m'a fait sentir qu'il avait un territoire dans l'Est qui était protégé. Moi, j'ai dit que non, je n'embarquais pas là-dedans... Je n'étais pas élu maire à cette époque, alors j'ai refusé d'embarquer là-dedans», a-t-il expliqué.

Richard Bélanger, maire de l'arrondissement de L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève, a également confirmé avoir reçu un chèque de 1000$ de M. Lalonde. Il nie avoir accordé un contrat à l'ingénieur en échange de cet argent. «Pour me financer, il y a un cocktail de financement pour lequel je vends, bon an, mal an, de 70 à 75 billets à 250$. M. Lalonde m'en a acheté quatre. Je ramasse en quatre ans autour de 35 000$ pour ma campagne, ce sont des règles claires.»

A-t-il en retour donné un contrat à la firme de M. Lalonde, Groupe Séguin? «Absolument pas! Nous avons un groupe de trois ou quatre soumissionnaires, c'est notre directeur des Travaux publics qui gère ça. Séguin n'a eu aucun contrat avec notre arrondissement.»

Jacques Raynault, ex-candidat à la mairie de L'Assomption, a quant à lui nié catégoriquement avoir reçu 5000$, avant de mettre rapidement fin à la conversation téléphonique. Le maire de Mirabel, Hubert Meilleur, a réfuté dans un communiqué de presse avoir reçu entre 18 000$ et 23 000$. Les autres personnes nommées hier par Michel Lalonde n'ont pas répondu à nos appels et à nos courriels.

-Avec la collaboration de Karim Benessaieh