La firme Génius pourrait avoir versé au moins 200 000$ à Union Montréal de 2004 à 2009, selon une évaluation de La Presse. Son président, Michel Lalonde, a reconnu hier avoir contribué illégalement à l'ancien parti de Gérald Tremblay en participant à un stratagème de faux extras et de ristourne sur les contrats municipaux.

À l'automne 2004, le responsable des finances d'Union Montréal, Bernard Trépanier, demande à Génius une contribution de 100 000$ en argent comptant en vue de l'élection prévue l'année suivante. Michel Lalonde affirme qu'il a fourni cette somme en 10 versements, sur une période d'un an.

Afin de garnir la caisse électorale du parti pour les élections de 2009, la firme de génie a également accepté de verser 3% de la valeur des contrats obtenus de 2005 à 2009. Michel Lalonde n'a pas précisé combien d'argent il avait ainsi fourni à Union Montréal. La Presse a retracé des contrats d'une valeur de 3,2 millions attribués à Génius par la Ville de Montréal et ses arrondissements. La contribution de l'entreprise s'élèverait ainsi à tout près de 100 000$.

Une société «accommodante»

Pour trouver autant d'argent comptant, Michel Lalonde a dévoilé durant son témoignage que sa société s'est montrée «accommodante» envers les entreprises de construction dont elle supervisait les travaux. En bref, Génius s'arrangeait pour gonfler les extras et, en échange, la firme recevait en argent comptant 25% des sommes supplémentaires ainsi récoltées. L'ingénieur a même ajouté qu'il aidait parfois les entrepreneurs à réclamer les extras qu'ils avaient oublié de demander.

Génius remettait l'argent à Union Montréal de deux façons. On demandait à des employés de Génius résidant à Montréal - donc admissibles à contribuer légalement au parti - de signer des chèques, qui étaient ensuite remis au parti lors d'activités de financement. Cependant, les sommes réclamées étaient souvent trop importantes pour le nombre de prête-noms que Michel Lalonde pouvait trouver. L'argent comptant était donc directement remis à Union Montréal.

Des enveloppes et des valises pleines d'argent ont ainsi été remises au responsable du financement du parti, Bernard Trépanier. Même s'il a officiellement quitté la formation en juin 2006, ce dernier aurait continué à servir de courroie de transmission. Il aurait même loué un bureau au centre-ville pour recevoir les contributions en argent comptant.