Ils n'ont peut-être jamais défilé devant les commissaires, mais ils sont devenus, à leurs dépens, des «vedettes» de la commission Charbonneau. La Presse présente la liste des cinq principales «vedettes fantômes» de l'enquête publique, dont les audiences reprennent aujourd'hui.

Paolo Catania

Le nom de la famille Catania a été mentionné à 1188 reprises depuis le début de la Commission. Le nom de Paolo Catania, qui aurait été l'un des plus importants bénéficiaires du partage des contrats, revient le plus fréquemment. La présentation d'une liste de rencontres de l'entrepreneur au club privé 357c a causé tout un émoi à la fin du mois de novembre: on y apprenait en effet que l'homme aujourd'hui accusé de fraude dans le scandale du Faubourg Contrecoeur a multiplié les rencontres privées avec des élus et des fonctionnaires.

Nicolo Milioto

Inconnu du grand public avant la commission Charbonneau, son nom est revenu à 631 reprises depuis le début des audiences. Selon les nombreux témoins qui ont parlé de lui, l'homme aurait joué un rôle central dans le partage des contrats entre entrepreneurs et aurait servi de lien («middleman») avec la mafia, qui aurait touché un pourcentage de la valeur des contrats de Montréal. Il n'a peut-être pas encore témoigné, mais on l'a vu sur des vidéos de la Gendarmerie royale du Canada en train de recevoir des liasses d'argent et de les cacher dans ses chaussettes.

Vito Rizzuto

Autre grand absent de la Commissison, le chef de la mafia montréalaise a pourtant été nommé à 54 reprises l'automne dernier. Selon les témoins entendus, il aurait joué au golf avec des fonctionnaires corrompus et arbitré des différends entre entrepreneurs prenant part au partage des contrats de construction à Montréal. Récemment de retour des États-Unis, où il purgeait une peine de prison, Vito Rizzuto sera-t-il appelé à témoigner?

Robert Marcil

Après les aveux de deux ingénieurs montréalais ayant empoché plus de 1,1 million en pots-de-vin, plusieurs s'attendaient à voir témoigner leur ancien patron Robert Marcil - surtout que l'ex-directeur des travaux publics de Montréal a justement dû démissionner après avoir accepté un voyage en Italie d'un entrepreneur fréquemment nommé devant la Commission. Un autre homme d'affaires affirme que M. Marcil lui a promis de faux extras lors d'un contrat, en 2005. Nommé à 65 reprises devant la Commission, l'ancien haut fonctionnaire n'est toutefois pas encore venu s'expliquer.

Gérald Tremblay

Première victime politique de la commission Charbonneau, l'ex-maire Gérald Tremblay a démissionné peu après le témoignage d'un ex-organisateur d'Union Montréal. Martin Dumont a notamment affirmé que le politicien était au courant de la double comptabilité de son parti, mais préférait fermer les yeux. La crédibilité de ce témoin est toutefois mise en doute. Gérald Tremblay a maintes fois réclamé d'être entendu par la Commission pour se défendre des accusations de malversations touchant son parti, mais il n'a pas encore reçu d'invitation.