Les allégations de Lino Zambito à propos d'un pourcentage de la valeur des contrats versé au parti Union Montréal ont fait bondir le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault. Il espère resserrer le plus tôt possible la loi dans le but de prévenir les pratiques frauduleuses.

«Ça m'a profondément choqué d'apprendre qu'il peut y avoir un mécanisme de cette nature-là, qui sert à financer directement un parti», a dit le ministre lors d'un point de presse. M. Gaudreault faisait référence aux allégations de Lino Zambito, qui a affirmé devant la commission Charbonneau qu'une ristourne sur les contrats municipaux était versée directement à Union Montréal, parti du maire Gérald Tremblay.

Contrairement aux partis de l'opposition de la Ville, le ministre n'a pas demandé la démission de M. Tremblay. Il a souligné que «la décision appartient au maire de Montréal».

Le Parti québécois compte proposer des modifications à la loi 35, qui vise à combattre les pratiques frauduleuses dans l'attribution de contrats. Entre-temps, il suggère de faire preuve de «souplesse» afin de permettre aux municipalités d'annuler les contrats problématiques. Mais le ministre Gaudreault espère tout de même qu'une solution sera mise en place rapidement. «Il va falloir qu'on propose des amendements législatifs pour qu'on ne soit pas entre deux chaises, a-t-il souligné. Entre la situation actuelle et des amendements à venir, on peut peut-être avoir des assouplissements, mais il va falloir qu'on passe à l'action rapidement pour modifier la Loi 35.»

Les révélations de l'entrepreneur Lino Zambito ont également fait réagir au bureau du Directeur général des élections du Québec (DGE), qui s'assure de la légalité du financement des partis politiques.

Le maire Tremblay a déclaré en matinée que les livres de son parti étaient vérifiés annuellement par le DGE. «C'est vrai, et nos vérificateurs, comme ceux du parti, n'ont rien trouvé de problématique dans ce qui faisait partie des rapports», a dit Denis Dion, porte-parole du DGE Jacques Drouin.

Selon M. Dion, ce que l'entrepreneur a révélé n'est manifestement pas visible dans les états financiers du parti. Le DGE ne déclenchera pas d'enquête pour l'instant. «Ce qu'on entend est intéressant, mais en même temps, ils ne sont pas tenus d'avoir des preuves hors de tout doute raisonnable, comme nous», observe-t-il.

À la fin du processus de la commission Charbonneau, le DGE évaluera l'opportunité de lancer sa propre enquête, a conclu M. Dion.