Jacques Duchesneau n'en démord pas: la lumière sera faite sur les allégations de collusion et de corruption dans le milieu de la construction, s'il faut en juger par les 160 courriels remplis d'informations qu'il a reçus tout au long de son témoignage à la Commission Charbonneau.

Les sources de l'ancien chef de l'Unité anticollusion lui ont affirmé que les révélations-chocs qu'il a larguées tout au long des audiences printanières de la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction étaient loin d'être exagérées. Plus encore, ces sources ont monté les enchères en lui dévoilant encore plus d'informations, a-t-il affirmé.

Dans une longue entrevue avec Benoît Dutrizac sur les ondes de Cogeco, vendredi, M. Duchesneau a expliqué que le meilleur moyen de lever le voile sur la corruption serait d'en parler.

M. Duchesneau a invité les auditeurs à écrire directement à la Commission Charbonneau pour relayer l'information utile afin que les choses puissent changer.

Il a aussi réaffirmé que les dons aux partis politiques, à hauteur d'environ 70 pour cent, étaient de «l'argent sale», ajoutant que les témoignages reçus en ce sens provenaient, deux fois sur trois, d'individus eux-mêmes issus du milieu politique.

Au lendemain de l'ajournement des travaux de la Commission, qui fait relâche jusqu'au 15 septembre, M. Duchesneau a également exprimé sa déception quant au déroulement des journées de contre-interrogatoire, affirmant qu'il aurait mieux valu parler des «vraies affaires» dévoilées dans son rapport plutôt que de s'attarder à des détails administratifs.

M. Duchesneau a mentionné que s'il avait eu des doutes sur la portée que pourrait avoir la Commission avant le début de ses travaux, ils s'étaient estompés lorsqu'il avait observé le savoir-faire des membres de la commission, qui sont animés d'un réel désir de faire bouger les choses, selon lui.