L'avocate du Parti québécois «a peut-être poussé un peu loin» son interrogatoire de Jacques Duchesneau, juge Pauline Marois. Mais du même souffle, la chef péquiste met en doute les propos de l'ex-directeur de l'Unité anticollusion.

Elle se dit «étonnée» par ses déclarations selon lesquelles 70% des dons récoltés par les partis politiques sont «de l'argent sale». Au Parti québécois, «nous ne faisons pas ça. On respecte les règles», a-t-elle affirmé jeudi. «Je ne l'accuse pas de mentir, mais je trouve que c'est gros».

La veille, dans une sortie virulente devant la commission Charbonneau, l'avocate du PQ, Me Estelle Tremblay, a accusé M. Duchesneau de s'être discrédité en enquêtant de sa propre initiative sur le financement politique, après avoir été congédié de l'Unité anticollusion. «Elle n'avait pas le mandat de décridibiliser M. Duchesneau, je peux vous l'assurer», a dit Pauline Marois.

La chef a toutefois défendu la demande faite par l'avocate. Le PQ veut voir le «rapport bénévole» sur le financement politique produit par Jacques Duchesneau et remis à la commission. M. Duchesneau «met tous les partis dans le même panier. Nous, on est sûrs qu'on n'est pas dans ce panier-là. À partir de là, on pense que ça aurait été intéressant d'avoir les noms. (...) On peut comprendre que (Me Tremblay) dise: Est-ce qu'on peut au moins avoir le rapport pour constater qu'effectivement les noms qui sont là, ce ne sont pas les nôtres», a expliqué Mme Marois en marge de la cérémonie d'assermentation de son député d'Argenteuil, Roland Richer.

Elle se dit «surprise» que M. Duchesneau n'ait pas envoyé son «rapport bénévole» au Directeur général des élections.