Le témoignage de l'ex-directeur de l'Unité anticollusion (UAC), Jacques Duchesneau, a pris fin ce matin à la commission Charbonneau. L'avocat du gouvernement a tenté de faire admettre à l'ancien policier qu'il n'avait pas été privé de ressources dans les premiers mois de son enquête, mais qu'il avait simplement éprouvé des «difficultés administratives».

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Durant son contre-interrogatoire de plus d'une heure, Me Benoît Boucher n'a posé aucune question sur le contenu du rapport de l'UAC déposé en septembre 2011. L'Avocat du gouvernement a surtout insisté sur l'embauche de l'ancien policier pour diriger l'UAC, en février 2010.

Jacques Duchesneau a ainsi révélé ne pas s'être attardé à négocier son contrat de travail, mis à part pour prévoir une assurance-vie. «Ça pourrait être pratique», se disait-il. Me Boucher a toutefois tenté de lui faire admettre qu'il aurait pu en profiter pour préciser les conditions de travail de son équipe et éviter le laborieux départ qu'il dit avoir vécu.

Me Boucher a produit un courriel envoyé par Jacques Duchesneau le 22 mars 2010 pour l'embauche d'une secrétaire. Celle-ci est entrée en poste le 11 avril. L'avocat en a conclu que l'ancien policier était responsable des délais dont il s'était plaint pour l'embauche de personnel à l'UAC.

Jacques Duchesneau s'est défendu en répondant que le courriel avait été envoyé pour ajouter de la pression, celui-ci disant avoir trouvé sa secrétaire dès février.

L'avocat a fait de même pour les bureaux que Jacques Duchesneau dit avoir «squattés» pendant 18 mois. Me Boucher a décrit en détail les bureaux où l'UAC a logé, précisant qu'ils étaient munis d'une cuisine et d'une toilette. N'empêche, ils n'avaient rien de luxueux, a assuré Ducheneau, rappelant qu'ils étaient une vingtaine à y travailler.

Excédé des questions de l'avocat du gouvernement, Jacques Duchesneau s'est indigné de le voir s'attarder à des «peccadilles». Satisfait d'avoir entendu l'ancien policier qualifier de «peccadilles» les difficultés rencontrées par l'UAC dans ses trois premiers mois d'existence, Me Boucher a mis fin à son contre-interrogatoire.

À sa sortie de l'audience, Me Boucher a refusé de répondre aux questions des journalistes sur sa stratégie. «Les journalistes n'ont pas à comprendre notre stratégie», a-t-il simplement dit. Aucun commentaire non plus sur son absence de questions sur le contenu du rapport.

Même si la tension a parfois grimpé entre Me Boucher et Jacques Duchesneau, le ton des échanges est resté beaucoup plus posé que la veille. La juge Charbonneau avait lancé un avertissement hier à la suite d'un bref passage de l'avocat du gouvernement à la barre, disant qu'elle ne tolérerait pas de contre-interrogatoire agressif.

Les audiences ont été suspendues pour l'été et reprendront le 17 septembre.