Le procureur en chef de la commission Charbonneau sur l'attribution des contrats publics de construction, Me Sylvain Lussier, a rompu ses liens avec la Ville de Montréal. Me Lussier était procureur pour la Ville dans des litiges touchant l'ouverture des courriels du vérificateur général de la Ville, Jacques Bergeron, et du maire de l'arrondissement de Lachine, Claude Dauphin. Ces mandats le mettaient dans une situation délicate puisqu'il était susceptible, à la Commission, de se retrouver devant des dossiers où l'administration Tremblay était mise en cause.

«On a convenu, la Ville de Montréal et moi, que je ne serais plus dans ces deux dossiers, qu'il était préférable que je cesse de travailler dans ces dossiers-là», a souligné Me Lussier, joint par La Presse.

Avocat, il n'a pas d'engagement d'exclusivité avec la commission Charbonneau, mais il s'engage «à consacrer l'essentiel de [son] temps à la Commission».

Pour l'avenir, toutefois, Me Lussier n'a pas pour autant l'intention de toucher aux dossiers de Montréal susceptibles d'être étudiés par la Commission. «La muraille de Chine demeure» entre le procureur et son ancien client.

La juge France Charbonneau doit, au début de mai, tenir une première audition publique pour expliquer le cheminement des travaux de la Commission dans les prochains mois. Formée en novembre 2011, la Commission a deux ans pour déposer son rapport sur la collusion dans l'attribution des contrats de construction par le gouvernement et les municipalités, ainsi que ses liens avec le financement des partis politiques.