Marc Bellemare affirme que deux de ses plus proches collaborateurs au moment où il était ministre de la Justice «n'ont pas dit la vérité» devant la commission Bastarache sur le processus de nomination des juges.

Lors de son passage à l'émission Tout le monde en parle hier, l'ex-politicien a rétorqué aux propos de son ancien chef de cabinet, Michel Gagnon, et de son ancien attaché de presse, Jacques Tétrault. Dans leurs témoignages devant la Commission il y a deux semaines, ces derniers avaient catégoriquement nié avoir entendu parler des pressions indues de collecteurs de fonds libéraux pour obtenir la nomination de certains juges.

«Je pense qu'ils n'ont pas dit la vérité, évidemment, a déclaré M. Bellemare. Mon ancien chef de cabinet est devenu sous-ministre depuis ce temps-là et président-directeur général d'une grosse entreprise gouvernementale. Tétrault a travaillé quatre ans au cabinet du premier ministre. Je pensais malgré tout qu'ils allaient livrer un témoignage intègre. Je suis déçu, mais c'est comme cela que ça fonctionne.»

L'ex-ministre Bellemare est également revenu sur le témoignage de son ancien patron, le premier ministre du Québec. «Jean Charest, au fond, m'a quasiment décrit comme un débile mental, a-t-il laissé tomber. Mais c'est bizarre qu'un débile mental soit présenté comme candidat vedette du Parti libéral aux élections de 2003, que le même débile mental soit nommé ministre de la Justice, qu'il soit en poste pendant un an et qu'il reçoive régulièrement les éloges du premier ministre...»

«À partir du moment où j'ai commencé à parler contre la famille, la gang, le Parti libéral, ben là, je suis devenu taré. Alors la population est en mesure de juger ce genre de changement de cap», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Marc Bellemare maintient qu'il a rencontré le premier ministre Jean Charest, le 2 septembre 2003, malgré le fait que les libéraux aient produit des documents montrant qu'il a participé à une réunion de militants au même moment. Il a reconnu qu'une réunion de militants avait eu lieu quelques minutes avant qu'il se rende à l'édifice où se trouve le cabinet de M. Charest. Mais M. Bellemare a affirmé qu'elle s'était justement tenue à quelques kilomètres seulement de distance, de manière à ce qu'il puisse quitter rapidement après avoir salué les militants pour aller rencontrer le premier ministre.