L'opposition péquiste demande qu'on cesse de rire des Québécois avec la commission Bastarache, qui est un «gaspillage de fonds publics».

La chef péquiste Pauline Marois ainsi que sa porte-parole en matière de Justice, Véronique Hivon, ont ainsi déploré, jeudi, les «dommages collatéraux» causés à l'ensemble des institutions par les problèmes d'intégrité du premier ministre Jean Charest.

Avant les travaux du caucus péquiste, à Salaberry-de-Valleyfield, Mme Hivon a rappelé que la commission emploie 11 avocats, tous payés par les contribuables, en plus des avocats du gouvernement, du Parti libéral et de Jean Charest.

Cependant, elle estime que «ce n'est pas la bonne commission», puisque le système de nomination des juges fonctionne, et un simple comité aurait suffi pour réviser ses méthodes.

À ses yeux, une vraie commission devrait aller au fond des choses, à propos des allégations de Marc Bellemare, de l'argent qui circulait, des collecteurs de fonds, de l'industrie de la construction, etc.

Elle a jugé que le premier ministre ne prend pas ses responsabilités, ce qui est dommageable pour sa personne, son gouvernement, mais aussi pour les institutions.

Selon elle, «il est triste en démocratie que le premier ministre ne s'élève pas à la hauteur de la fonction qu'il occupe».

Au terme du caucus, Mme Marois a aussi déploré les amalgames qui éclaboussent toute la classe politique.

«On essaie de mettre toutes les personnes politiques dans le même sac, a-t-elle constaté au cours d'une conférence de presse. Je m'excuse, mais nous (les péquistes) n'avons pas les pratiques qui sont actuellement dénoncées dans la commission Batsarache.»

Par exemple, les anciens ministres de la Justice péquistes qui se sont exprimés dans les médias n'ont pas eu de pressions et n'ont pas consulté leur chef pour les nominations de juges, a assuré Mme Marois.

«C'est sûr que c'est la classe politique qui, malheureusement, est affectée et c'est pour cette raison que M. Charest devrait avoir assez le sens de l'État, le sens des responsabilités et le respect des institutions» pour établir une commission d'enquête sur l'industrie de la construction, a-t-elle conclu.