En pleine nuit, dans la crypte de l'oratoire Saint-Joseph, ils ont été des milliers à se lever -  quand ils n'étaient pas déjà debout - pour applaudir à tout rompre quand la canonisation du Frère André a été officiellement confirmée au Vatican.

Et ça a été comme cela tout au long de la messe retransmise sur grand écran depuis Rome. Dès que le nom du frère André était prononcé, dès qu'un drapeau canadien était vu à l'écran, l'auditoire, composé pour beaucoup de gens de communautés culturelles, applaudissaient fébrilement.

La messe célébrée au Vatican avait beau être retransmise à la télévision, c'est sur place que quantité de gens voulaient vivre ce moment, en profitant pour se recueillir sur le tombeau du frère André ou pour allumer des lampions.

«C'est déjà spécial de mettre les pieds ici, à l'Oratoire, en temps normal, et maintenant, l'ambiance est encore plus particulière, a dit Manon Gerbeau. On est proches, on est ensemble. »

«Aujourd'hui, le ciel nous est ouvert et nous avons beaucoup de choses à demander à Dieu, a dit Georgette El Ghazal. Je veux offrir mes félicitations au peuple québécois pour cette grande journée.»

« Moi, je pense que le frère André, c'est le patron des immigrants, a dit Phero Étienne, originaire d'Haïti. À toutes les fois que je lui demande quelque chose, il me l'accorde. On dirait que je ressens l'appel de venir à l'Oratoire régulièrement. Quand ça fait un mois ou un mois et demi que je n'y ai pas mis les pieds, je ressens le besoin de revenir y faire un tour. »

Ernest Minier, qui avait sept ans quand le frère André est mort et qui se souvient bien de tout l'émoi que cela avait créé, tenait à être à l'Oratoire aujourd'hui. Citoyen de Granby, il s'est levé à 1h30 du matin pour assister à l'événement. «Je ne suis pas surpris qu'il y ait autant de monde à l'Oratoire ce matin, mais ce qui m'étonne, c'est qu'il y ait autant de jeunes. Je m'attendais à ne voir que des têtes blanches! »

«Je viens à l'Oratoire depuis que je suis tout petit. Je venais ici avec ma mère. J'invoque le frère André depuis toujours, a pour sa part dit Yves Lamouche. C'est seulement dommage qu'ils n'aient pas retransmis l'événement dans la basilique. Dans la crypte, les gens sont trop à l'étroit et les plus âgés ne peuvent pas rester. Si ce n'était pas le cas, il y aurait encore plus de monde ici. »

Le père Pierre Dufour, vice-recteur à l'Oratoire, explique qu'il était impossible, pour des raisons techniques, de retransmettre la messe dans la basilique. Il ne se montrait pas étonné de la quantité de personnes qui s'étaient déplacées. «Cela démontre à quel point le frère André était apprécié au-delà de tout ce que l'on peut imaginer. »