Vers midi dimanche, heure de Rome, le frère André sera devenu saint André Bessette et c'est l'archevêque de Montréal, le cardinal Jean-Claude Turcotte, qui sera le premier à le nommer par son nouveau nom.

Cela se produira en la basilique Saint-Pierre, quelques instants après que le pape Benoît XVI aura prononcé la formule inscrivant le nom du bienheureux André Bessette et ceux de cinq autres religieux (une Australienne, un Polonais, une Espagnole et deux Italiens) dans le canon (dans la liste) des «Saints honorés pieusement parmi les Saints».

Vendredi, il faisait à Rome un temps estival, dont profitaient paisiblement les touristes et les pèlerins déambulant sur la place Saint-Pierre, où des milliers de chaises ont déjà été installées. Les services de presse du Vatican prévoient que 50000 fidèles et curieux s'y masseront dans la matinée de dimanche. Parmi eux, selon les estimations, se trouveront 5000 Canadiens, dont une large majorité de Québécois, on peut le croire.

Combien au juste? Le chiffre de 3000 a été avancé mais il est difficilement vérifiable.

En tout cas, vendredi, au pied de la basilique Saint-Pierre, sur laquelle sera tendu un grand portrait du premier homme d'Église québécois à accéder la sainteté, il suffisait de tendre l'oreille pour repérer les Québécois.

Andrée et Bernard Deschamps, de Lachute, font partie de ceux qui n'auraient raté la canonisation du frère André pour rien au monde. Ils en profitent pour célébrer leur 42e anniversaire de mariage.

«C'est quasiment un miracle de nos jours que ça dure autant», s'amuse Mme Deschamps.

Les Deschamps et le frère André, c'est une histoire qui remonte à longtemps. «Nous étions 14 enfants à la maison. Ma mère avait accroché une image du frère André au-dessus de la porte», raconte Bernard.

Le couple doit au futur saint un autre petit «miracle» : «L'Oratoire, c'est un lieu qu'on vénère, on endroit où on aime aller. Dans le temps, mon mari cherchait du travail, il n'en trouvait pas. On est allé au tombeau, on a demandé et il n'a jamais reperdu une journée de travail depuis. Il avait 18 ans. C'était en 1965.»

Les Deschamps et les autres pèlerins venus des quatre coins du monde vont assister dimanche à une cérémonie d'envergure, dont le rituel est réglé comme papier à musique. Pour cette canonisation multiple, Benoît XVI sera entouré de pas moins de 48 officiants, huit par nouveau saint.

Juste à côté du Saint-Père prendra place l'archevêque de Montréal, Mgr Jean-Claude Turcotte. Parmi les autres officiants, on reconnaîtra l'archevêque de Moncton, André Richard (lui-même membre de la Congrégation Sainte-Croix), et trois évêques: Martin Veillette (Trois-Rivières), Pierre Morissette (Saint-Jérôme) et François Lapierre (Saint-Hyacinthe). Claude Grou, le recteur de l'oratoire Saint-Joseph, figurera aussi parmi les «cocelebranti».