Le moral était en berne, mardi, au sein des «Wildcats» de la base militaire de Saint-Hubert, l'unité avec laquelle travaillait le militaire tué dans l'attentat de Saint-Jean-sur-Richelieu

L'adjudant Patrice Vincent, âgé de 53 ans, y servait comme pompier militaire, selon sa famille. Les Forces canadiennes ont précisé qu'il était toutefois officiellement basé à Saint-Jean, au sein de l'Unité interarmées de soutien du personnel.

«C'était un passionné de l'armée, c'était un gars qui aimait son métier», a affirmé son cousin Sylvain Guérette, désigné par la famille pour parler publiquement.

«C'est sûr que c'est un choc, a-t-il ajouté. Quand tu vois ça aux nouvelles et que c'est quelqu'un d'autre, ça te touche. Mais quand ça t'arrive personnellement, c'est une autre histoire. Dans ma famille, c'est sûr qu'on prend ça durement.»

La mère de M. Vincent «prend ça très durement». De son côté, l'adjudant n'avait pas d'enfants.

À la sortie de la base de Saint-Hubert, les militaires avaient la mine basse. «C'était une personne très vaillante. Une bonne personne», a laissé tomber la caporale Nathalie Monchamp en sortant de la base de Saint-Hubert. «Ç'a été le choc ce matin au 438», le 438e escadron tactique d'hélicoptères, surnommé le «Wildcat».

«C'était un miraculé, il avait survécu à une chirurgie à coeur ouvert [l'an dernier]. C'est très malheureux pour sa famille», a-t-elle ajouté.

La jeune Caroline Gionet, une autre collègue de Patrice Vincent, a relaté qu'un sentiment de deuil régnait au sein de l'escadron. «Ça attriste tout le monde», a-t-elle dit. «Il était à la mauvaise place au mauvais moment.»

«Ça nous a tous touchés, a ajouté le caporal Ken Sears. Les Forces, c'est une grande famille.» Les attentats terroristes, «souvent on pense que ça peut se passer à l'étranger, mais on voit très bien que ça peut se passer aussi dans notre propre pays», a-t-il déploré.

Sur Facebook, mardi, plusieurs pompiers militaires ont mis en ligne le logo de leur service barré d'un bandeau noir en signe de deuil.

Près de 30 ans de service

L'adjudant Vincent était militaire depuis 1986 et s'était vu remettre la Décoration des Forces canadiennes dans les années 90.

«Pendant sa carrière, il a été affecté à Valcartier, Comox, Halifax, Trenton, Esquimalt, Edmonton, North Bay et Montréal», a indiqué l'armée dans un communiqué.

Le ministre de la Défense nationale, Rob Nicholson, a dit avoir appris la mort de l'adjudant Vincent «avec un immense chagrin». «Nous sommes de tout coeur avec la famille, les amis et les collègues du membre et nous ferons tout pour les aider dans cette période difficile», a-t-il ajouté dans une déclaration écrite.

- Avec Daphné Cameron