Près de 20 enfants ont été durement touchés par l'attentat terroriste meurtrier de la mosquée de Québec. Parmi les élèves de la Commission scolaire des Découvreurs uniquement, 10 ont perdu leur père ou leur oncle sous les balles du tireur et les pères de quatre autres ont été blessés.

Mais les torts causés aux enfants ne s'arrêtent pas là.

L'école primaire Notre-Dame-De-Foy, qui fait partie de la Commission scolaire des Découvreurs, a rapporté que lundi, 35 élèves ne sont pas venus à leurs cours parce qu'ils avaient peur, a indiqué en entrevue Alain Vézina, porte-parole de la commission scolaire.

Cinq élèves ont d'ailleurs été témoin de la tuerie.

Cette école, située à quelques rues de la mosquée attaquée, accueille 40% d'élèves de confession musulmane.

Onze écoles de la commission scolaire, qui couvre notamment le territoire de Sainte-Foy, Sillery et de Cap-Rouge, comptent des élèves qui ont été personnellement touchés par la tragédie.

Deuil

Sur les 10 enfants qui vivent un deuil, huit ont perdu leur père et deux leur oncle.

Ces chiffres ne couvrent toutefois pas la totalité des enfants en deuil de leur père. Par exemple, le professeur de l'Université Laval qui a été abattu, Khaled Belkacemi, a des enfants adultes.

Des élèves ont aussi entendu les coups de feu dimanche soir et sont allés se cacher, a rapporté M. Vézina.

L'homme a décrit la rentrée des élèves lundi matin.

«On avait surtout des pleurs. De la tristesse et des pleurs. Des enfants arrivaient à l'école accompagnés de leurs parents, ou accompagnés d'un proche, certains pleuraient, d'autres étaient tristes.»

La commission scolaire a déployé une cellule de crise et une dizaine d'intervenants psycho-sociaux sont intervenus auprès des élèves et continueront à le faire. Certains enseignants ont expliqué ce qui s'était passé en classe, si des élèves posaient des questions.

Mais surtout, le personnel de la plupart des établissements de la commission scolaire a accueilli les parents et les élèves personnellement à l'entrée de l'école lundi matin, a expliqué M. Vézina.

«Pour les réconforter dès leur arrivée, pour leur dire qu'ils sont en sécurité.»

La situation était toutefois en train de revenir à la normale mardi, précise M. Vézina, qui ajoute que l'absentéisme avait diminué.