La tuerie qui a fait six morts dans une mosquée de Québec dimanche soir marque la première fois que la Guinée est confrontée de manière directe au terrorisme, a affirmé mardi l'ambassadeur de ce pays africain, qui a perdu deux ressortissants dans le drame.

Ibrahima Barry et Mamadou Tanou Barry font partie des six victimes de la fusillade qui a fait six morts dimanche soir. Ces deux amis étaient originaires de la Guinée.

Rassemblés à Sainte-Foy pour soutenir les familles des deux victimes, les membres de la communauté guinéenne de Québec a reçu la visite de l'ambassadeur Saramady Touré, qui est venu d'Ottawa présenter ses condoléances au nom de son gouvernement.

En entrevue, M. Touré a rappelé que plusieurs pays africains sont confrontés à la menace terroriste, mais que c'est la première fois que le sien en subit les conséquences de manière aussi grave.

« Nous avons plus de 500 soldats guinéens qui sont sur le terrain au Mali, a rappelé M. Touré. Donc on est plus ou moins confrontés au terrorisme depuis un certain temps. Mais que des Guinéens se trouvent au centre des événements comme ça, c'est une première. »

On compte environ 17 000 Canadiens d'origine guinéenne, surtout concentrée au Québec. Dans la Vieille Capitale, la communauté compte environ 300 personnes.

« Ça ne devrait vraiment pas dissuader les gens de venir au Canada, estime M. Touré. Mais quand même, ça donne une idée de la montée de l'intolérance à travers le monde. »

L'ambassadeur affirme que les événements de Québec ont été suivis de près en Guinée. Il a salué la réaction des autorités canadiennes, qui ont promptement affiché leur solidarité avec les victimes de l'attaque de dimanche.

« C'est quelque chose qui arrive à la communauté musulmane, mais j'ai entendu le premier ministre, l'honorable Justin Trudeau, dire hier qu'ils sont tous concernés, a dit M. Touré. C'est vraiment important. Ça donne un réconfort. Aujourd'hui, ces familles qui sont éplorées ont besoin de la solidarité de tout le monde. Et cette solidarité, elle ne vient pas de nous les Guinéens, mais de toutes les communautés. »