Les synagogues, mosquées et autres lieux de rassemblement de communautés qui craignent d'être la cible d'actes haineux auront plus de temps pour demander au gouvernement fédéral du financement afin de mettre en place des dispositifs de sécurité.

Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a fait cette annonce lundi après-midi, lors d'un point de presse portant sur la fusillade dans une mosquée de Québec qui a fait six morts.

Les communautés intéressées, qui avaient auparavant jusqu'à mardi pour transmettre leur demande, pourront bénéficier de plus de temps. Le ministre n'a pas précisé la date.

En vertu du Programme de financement des projets d'infrastructure de sécurité pour les collectivités à risque (PFPIS), le ministère fournit jusqu'à 50 % du coût total d'un projet d'infrastructures de sécurité. Ce financement peut atteindre un maximum de 100 000 $ et peut servir notamment à acheter et installer de l'équipement de sécurité.

Selon des données obtenues par La Presse canadienne, le ministère de la Sécurité publique n'a jamais réussi à dépenser le million de dollars réservé à cette fin.

Au début du programme, en 2008-2009, quelque 868 013 $ ont été déboursés. Un an plus tard, les communautés ont reçu 888 570 $.

Or, en 2013-2014, un peu plus de 146 200 $ ont été dépensés. En 2015-2016, le programme a déboursé seulement 7544 $, ce qui est attribuable aux élections, qui ont eu un impact sur le processus d'approbation des demandes de financement, selon le ministère.

M. Goodale n'a pas voulu s'avancer sur les raisons pouvant expliquer le fait que le programme ne soit pas utilisé à sa pleine capacité.

« Peut-être » que les communautés ont sous-estimé la menace, a-t-il concédé.

La ministre du Patrimoine canadien Mélanie Joly, qui accompagnait le ministre, a expliqué après le point de presse que les communautés devaient apprendre à connaître le programme et s'organiser pour le demander.

« J'ai eu l'occasion de parler à plusieurs leaders au sein de ma communauté à Ahuntsic-Cartierville, où il y a vraiment plusieurs lieux de culte et les communautés sont en train de se prendre en main et de s'organiser », a-t-elle expliqué.