Le tireur Michael Zehaf Bibeau, qui a fait irruption au parlement le 22 octobre après avoir tué un soldat au Monument commémoratif de guerre, avait effectué une tournée de reconnaissance des lieux environ trois semaines avant les événements tragiques.

Après avoir visionné des heures d'images vidéo captées par les caméras de surveillance installées à l'intérieur de l'édifice du centre du parlement, les autorités policières ont constaté que Zehaf Bibeau avait participé à un tour guidé offert aux touristes le 4 octobre.

Zehaf Bibeau, qui a été abattu par le sergent d'armes Kevin Vickers après avoir fait irruption au parlement armé d'un fusil de chasse 30-30 Winchester, a donc fait cette visite à l'édifice du centre deux jours après être arrivé à Ottawa, en provenance de Calgary.

«Je peux confirmer que nous avons des séquences vidéo prises le 4 octobre et qu'elles font partie d'un examen approfondi de la sécurité qui est en cours», a indiqué hier à La Presse Heather Bradley, la directrice des communications du bureau du président de la Chambre des communes.

Les caméras de surveillance dans l'édifice du centre ont aussi capté la fusillade qui a entraîné la mort de Zehaf-Bibeau. Les autorités de la Chambre des communes sont incapables de dire pour le moment si ces images seront éventuellement rendues publiques.

La GRC a déjà fait savoir que Zehaf Bibeau avait perpétré cette attaque «pour des motifs idéologiques et politiques». Elle a aussi indiqué que le tireur avait préparé un enregistrement vidéo tout juste avant de passer à l'action.

Projet de décapitation?

Le quotidien Ottawa Citizen a rapporté hier que la GRC examine maintenant l'hypothèse selon laquelle Zehaf Bibeau voulait utiliser son couteau pour décapiter un homme ou une femme politique une fois à l'intérieur. Ce faisant, il aurait tenté d'imiter les membres du groupe armé État islamique en Irak.

Zehaf Bibeau avait séjourné plusieurs jours dans un centre pour sans-abri, la Mission d'Ottawa, alors qu'il se trouvait dans la capitale fédérale. Un habitué de ce centre, John Clothier, a confié au Citizen que Zehaf Bibeau avait démontré un intérêt particulier pour le parlement. «Il posait beaucoup de questions. Il demandait si c'était difficile de pénétrer dans les édifices du parlement», a-t-il indiqué.