C'est un Luka Rocco Magnotta beaucoup plus joufflu qu'avant, qui est apparu en Cour supérieure, mercredi, pour la conférence préparatoire qui se tenait en vue de son procès.

Vêtu de noir, portant ses lunettes, l'homme de 31 ans a répondu d'une voix faible et traînante les mots «non coupable», à chacun des cinq chefs d'accusation que la greffière lui a lus. Il s'agissait d'une simple procédure. Pour le reste de l'audience, M. Magnotta est resté bien tranquille, presque immobile, dans le box des accusés, comme à son habitude. La conférence préparatoire vise à établir certains paramètres du procès.

M. Magnotta, qui est notamment accusé du meurtre de Jun Lin, et d'outrage à son cadavre, doit être jugé à partir du 8 septembre, dans un procès devant jury qui sera présidé par le juge Guy Cournoyer. Lors de la conférence préparatoire, Me Luc Leclair, a présenté une requête visant à interdire aux médias de rapporter que son client, M. Magnotta, était détenu, qu'il comparaissait dans une salle d'audience à haute sécurité, et qu'il avait des menottes aux poignets et des chaînes aux pieds. Le juge a rejeté la requête. M. Magnotta a été vu à peu près partout sur la planète alors qu'il revenait de Berlin, menottes aux poignets, à sa descente d'avion, en juillet 2012, a fait valoir le juge. Et il serait difficile de croire qu'il est en liberté, avec le type d'accusations auxquelles il fait face. Par ailleurs, les candidats jurés constateront par eux-mêmes que M. Magnotta est dans une grande cage vitrée.

Me Luc Leclair préférerait que le procès se tienne dans une salle d'audience normale. Depuis le début des procédures, il comparait dans ces salles munies d'un immense box vitré, prévu pour accueillir plusieurs accusés à la fois. Trois des six salles d'audience de la Cour supérieure à Montréal, utilisées en matière criminelle, ont été réaménagées de cette façon. On y trouve d'immenses box vitrés prévus pour accueillir plusieurs accusés à la fois, ce qui sert très rarement, et qui gruge beaucoup d'espace.

Me Bouthillier a indiqué qu'il n'est pas certain que le procès de M. Magnotta se tiendra dans une salle à haute sécurité. Actuellement, lui-même occupe dans un procès extrêmement sensible, ayant trait à des gens du crime organisé et des gangs de rue. Trois hommes sont accusés de deux meurtres et deux tentatives de meurtre, lors d'un événement d'une grande violence. Ironiquement, ce procès se tient dans une salle ordinaire.

Il a aussi été question d'autres requêtes, mercredi. La conférence préparatoire se poursuivra les 6 et 7 février.