Au quatrième jour de l'enquête préliminaire de Luka Rocco Magnotta, jeudi, un journaliste de Londres, Alex West, a été appelé à la barre par la Couronne.

M. West, qui travaille pour le Sun, tabloïd publié en Angleterre, se trouvait à Montréal pour l'enquête préliminaire de Magnotta. Le journaliste a été assigné à témoigner, ce qu'il a fait pendant une partie de la matinée. Ce témoignage, comme tous les autres rendus à l'enquête préliminaire, est frappé d'une ordonnance de non-publication.

En après-midi, ce sont deux policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui ont été appelés à la barre, Luc Savard, des crimes technologiques, et Claudette Hamelin, de la section des homicides.

Luka Rocco Magnotta est accusé du meurtre prémédité de Lin Jun et d'outrage à son cadavre. L'étudiant chinois de 33 ans est mort le 25 mai dernier, à Montréal.

La plupart du temps, l'accusé reste immobile comme une statue pendant les audiences. Parfois, il met la main devant sa bouche. Hier, à un passage du témoignage de Mme Hamelin, il a semblé ému. Il a soulevé ses lunettes pour s'essuyer les yeux.

Fasciné par Magnotta

Aucun des rares gestes de Magnotta n'échappe à Kyle. Le frêle jeune homme de 22 ans est fasciné par l'accusé, et le fixe intensément dans la salle d'audience. Il a fait tout le chemin depuis la Caroline-du-Nord pour assister à l'enquête préliminaire et voir Magnotta en chair et en os.

Réservé, le jeune homme fait la file le matin et le midi pour entrer dans la salle. «Il est attirant», souffle Kyle, qui ne veut pas dévoiler son nom de famille. Il a entendu parler de Magnotta pour la première fois quand un mandat d'arrêt a été lancé contre lui, en juin. Depuis, il semble obsédé. Il tient un blogue où il est abondamment question de Magnotta. Il se décrit comme un «partisan».