Après le premier coup de couteau donné à son fils, Guy Turcotte s'est rendu compte qu'il lui faisait mal, mais il n'était alors plus en mesure de contrôler son comportement et de s'arrêter, a déclaré une psychiatre experte à son procès.

Dominique Bourget témoigne vendredi pour une troisième journée consécutive au procès de l'ex-cardiologue Guy Turcotte, accusé du meurtre prémédité de ses deux enfants, qu'il a poignardés à 46 reprises.

Le procureur de la Couronne, René Verret, a poursuivi ainsi son contre-interrogatoire de ce témoin expert, retenu par la défense. Il tente de lui faire dire que le soir du double meurtre, l'accusé savait ce qu'il faisait.

Elle a rétorqué que ce soir-là, son cerveau était «profondément malade», qu'il était en perte de contrôle et n'était pas en mesure d'agir autrement.

Le contre-interrogatoire de Mme Bourget se poursuit.

Elle a été reconnue par le juge André Vincent de la Cour supérieure comme experte en psychiatrie ainsi qu'en psychiatrie légale. Elle a notamment une spécialité en homicides intrafamiliaux.

Une bonne partie de la défense de Guy Turcotte repose sur ses épaules puisqu'il présente une défense de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.

Mme Bourget a déclaré mercredi que Guy Turcotte souffrait d'un trouble d'adaptation avec anxiété et humeur dépressive, avec des traits obsessifs-compulsifs, au moment du drame, ce qu'elle a qualifié de «maladie mentale majeure». Elle a aussi décrit que l'accusé était suicidaire à ce moment.

Comme autre conclusion notable, Mme Bourget a fait part jeudi au jury de 11 personnes que Guy Turcotte n'avait pas la capacité de former l'intention de tuer le soir du drame, le 20 février 2009.

Guy Turcotte est accusé du meurtre prémédité de ses deux enfants, Olivier, 5 ans, et Anne-Sophie, 3 ans. Il a plaidé non coupable, mais a reconnu avoir tué ses deux enfants.