Le procès de Guy Turcotte sera amputé de quelques jours cette semaine à cause de raisons personnelles émanant de membres du jury.

L'un des jurés a eu le malheur de perdre sa mère cette fin de semaine et il devra s'absenter pour les funérailles mercredi après-midi et jeudi matin. Le lendemain, il n'y aura pas d'audience parce qu'un autre juré, opéré à une main la semaine dernière, doit retourner voir le médecin vendredi. 

C'est ce que le juge André Vincent a fait savoir au jury ce matin, alors que l'audience reprenait. « Je vous jure qu'on va réussir à faire une semaine complète à un moment donné », a fait valoir le juge, en blaguant à moitié. La semaine dernière, le procès n'a fonctionné que lundi, mardi et mercredi. 

Le biologiste judiciaire François Julien a poursuivi son témoignage ce matin, là où il l'avait laissé, mercredi dernier. Questionné par la Couronne, M. Julien a rappelé que c'était le sang d'Anne-Sophie qui se trouvait sur le bidon de lave-glace, dans la salle de bain, et sur le verre saisi dans la chambre à coucher de Guy Turcotte. M. Julien a précisé que, pour laisser de telles traces, le sang devait être frais sur la main de celui qui avait manipulé ces objets. 

En contre-interrogatoire, Me Pierre Poupart a beaucoup insisté sur la grande tache noire trouvée dans le lit de M. Turcotte. Cette tache intriguait M. Julien en raison de sa couleur et sa taille. Un test a démontré qu'il y avait du « sang là-dedans », mais il ne peut préciser en quelle quantité. Cela pourrait être infime, et ce serait assez pour faire réagir le test, a-t-il fait valoir. La tache serait du vomi. Il y en avait aussi dans la baignoire, mais il n'a pas fait de prélèvement, n'y voyant pas d'utilité. Il a envoyé le drap à des collègues pour que des expertises plus poussées soient réalisées, mais il ne connaît pas le résultat. Une chose est sûre cependant : la tache contenait l'ADN de Guy Turcotte. 

Rappelons que l'ex-cardiologue de 43 ans est accusé des meurtres prémédités de ses deux enfants. Anne-Sophie, trois ans, et Olivier, cinq ans, sont morts poignardés à de multiples reprises par leur père, le 20 février 2009, dans la maison de Piedmont qu'il louait depuis sa récente séparation d'avec Isabelle Gaston. Le procès se poursuit cet après-midi avec un autre témoin. On amorce la troisième semaine d'audition de témoins.