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50 tendances pour 2013

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POLITIQUE PROVINCIALE
Le gouvernement ouvert
Un nouvel outil pour lutter contre la corruption. Pour comparer les écoles de sa région et la salubrité des restaurants de son quartier. Ou encore pour interagir avec les élus. Les possibilités du gouvernement ouvert sont énormes. Québec a lentement pris ce virage l'hiver dernier avec la publication du rapport Gouverner ensemble. Trois axes caractérisent un gouvernement ouvert: la transparence, la collaboration et la participation.
Le gouvernement met en ligne un maximum de données, par exemple sur les contrats, les indicateurs démographiques et les services publics. Et il les standardise dans un format qui permet aux programmeurs de croiser les données et d'établir des comparaisons. Puis, les citoyens échangent entre eux et avec la machine gouvernementale.
Des villes comme Paris et New York sont déjà bien engagées dans cette voie. Québec est encore loin derrière. Le site www.donnees.gouv.qc.ca a été créé, mais il recèle encore peu d'informations. Le site www.defis.gouv.qc.ca sera mis en ligne l'année prochaine pour permettre aux citoyens d'échanger.
- Paul Journet
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SCÈNE MUNICIPALE
Les vertus de l'indépendance
Les partis municipaux ont perdu beaucoup de leur lustre en 2012, éclaboussés par les révélations de la commission Charbonneau et par une enquête du ministère des Affaires municipales sur l'utilisation abusive des fonds de recherche et de secrétariat de toutes les formations. Pour regagner la confiance des électeurs en cette année électorale, plusieurs prévoient que 2013 se déroulera sous le signe de l'indépendance.
Déjà, Montréal et Laval expérimentent la formule. La démission de Gérald Tremblay a entraîné une avalanche de démissions au sein de son ancien parti, Union Montréal. Aujourd'hui, plus du quart des élus montréalais siègent comme indépendants. Même le maire intérimaire n'échappe pas à la tendance: Michael Applebaum a décidé de claquer la porte de son parti pour diriger la métropole. Il a ensuite formé une administration de coalition qui fait une large place aux deux partis de l'opposition. Plusieurs chuchotent dans les couloirs de l'hôtel de ville que certains candidats à la mairie préféreront se présenter seuls, sans équipe. L'indépendance est aussi devenue à la mode à Laval. Après la démission de Gilles Vaillancourt, les élus lavallois ont dissous leur parti. La Ville de Québec a déjà goûté aux vertus de l'indépendance en 2005. La défunte mairesse Andrée Boucher avait pris la mairie en faisant campagne sans pancarte et sans parti. Elle avait dépensé à peine 9775$ pour se faire élire.
- Pierre-André Normandin
PHOTO LA PRESSE
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POLITIQUE FÉDÉRALE
Le retour de la Trudeaumanie?
Sauveur ou fossoyeur? L'arrivée de Justin Trudeau dans la course à la direction du Parti libéral (PLC) a eu l'effet d'un électrochoc pour la formation politique qui ne compte plus que 35 députés à la Chambre des communes. Du jour au lendemain, le PLC a été propulsé dans les sondages, en particulier au Québec. Mais la célébrité est une arme à deux tranchants, et le député de Papineau a un flair pour les déclarations controversées. À quelques heures d'une élection partielle dans Calgary-Centre, à la fin du mois de novembre, ses adversaires ont dépoussiéré une vieille déclaration, selon laquelle le Canada «fait dur» parce que le gouvernement est dominé par des Albertains. Le PLC, qui avait une chance de percer dans ce château fort conservateur, a finalement perdu le scrutin. Une semaine plus tard, M. Trudeau a été critiqué pour avoir admis que le registre des armes à feu, aboli dans la controverse par le gouvernement Harper, était un «échec». Il avait pourtant voté contre l'abolition du registre aux Communes.
Le député montréalais reste largement favori pour devenir chef du Parti libéral, le 14 avril. Réduite au rôle de deuxième opposition aux élections de 2011, la formation politique a cruellement besoin d'un chef capable d'aspirer aux plus hautes fonctions du pays. Trudeau sera-t-il l'homme de la situation? Ou ses déclarations - passées et futures - continueront-elles de le hanter? Selon plusieurs observateurs, la réponse pourrait bien déterminer si le Parti libéral du Canada survivra aux prochaines élections, prévues en 2015.
- Martin Croteau
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ÉDUCATION
Une école un peu plus branchée
Qu'on parle d'ordinateurs, de tableaux blancs interactifs ou de tablettes numériques, les nouvelles technologies de l'information sont omniprésentes dans les écoles. En 2013, l'heure sera à l'utilisation judicieuse de ces outils.
«On est à l'école, pas en techno», lance Thierry Karsenti, professeur à l'Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l'information et de la communication (TIC) en éducation.
Les nouvelles technologies doivent offrir une plus-value. «Ce n'est pas parce qu'un jeune utilise l'iPad qu'il sera meilleur en écriture», indique M. Karsenti. Le défi est similaire en ce qui a trait au tableau blanc interactif. Bien souvent, l'enseignant ne l'utilise pas à son plein potentiel et finit par offrir un cours magistral comme avant. Les écoles ont aussi commencé à éduquer les élèves afin qu'ils deviennent de «bons citoyens numériques». Désormais, elles réalisent qu'elles doivent les sensibiliser à l'impact de Facebook et des autres réseaux sociaux dans leur vie. Bien des jeunes perdent trois heures sur Facebook alors qu'ils devraient faire leurs devoirs, souligne M. Karsenti, qui verrait une campagne de sensibilisation, un peu à l'image des campagnes de lutte contre le tabac.
- Pascale Breton
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SCIENCE
Le tourisme en orbite
Deux cent mille dollars. Ou deux millions de points. Et pourtant, près d'un millier de personnes ont réservé un billet sur Virgin Galactic, dont le vol spatial inaugural devrait avoir lieu en 2013.
La compagnie aérienne britannique a testé avec succès en 2004 son premier vaisseau subspatial, SpaceShipOne. SpaceShipTwo, qui aurait six passagers, a reçu l'été dernier l'autorisation gouvernementale américaine pour des tests en vol propulsé. Les vols sont subspatiaux parce qu'ils n'atteignent pas l'orbite terrestre. Ils se limitent à franchir la limite de l'espace, à 100 km.
«Nous voulons embarquer les premiers passagers sur SpaceShipTwo avant la fin de l'an prochain», explique Jeff Carr, relationniste chez Virgin, joint à Washington. «Mais évidemment, les tests ne sont pas finis et il est impossible de projeter avec certitude les échéances opérationnelles.» Trois autres sociétés sont aussi dans la course au tourisme spatial. Space Adventure est la plus expérimentée, même si son véhicule n'est pas aussi avancé que celui de Virgin: elle envoie depuis 2001 des passagers, dont Guy Laliberté, séjourner dans la Station spatiale internationale (SSI), et travaille avec l'Agence spatiale russe pour offrir une mission touristique autour de la Lune. Les rumeurs veulent que le séjour sur la SSI coûte entre 20 et 28 millions US et que l'un des sièges pour la Lune ait été vendu pour 150 millions US.
- Mathieu Perreault
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ENVIRONNEMENT
Le charbon
Oui, ça fait «tellement» XIXe siècle. La houille a lancé la révolution industrielle et le pétrole lui fait ombrage depuis le début du XXe siècle.
Cependant, king coal est en train de prendre sa revanche, pour le plus grand malheur du climat. Le charbon a beau reculer comme source d'énergie en Amérique du Nord, il est en pleine expansion ailleurs. La part du charbon dans le marché mondial de l'énergie dépasse maintenant les 30%, un sommet depuis 1969. Et ce n'est pas fini. La Chine a 363 centrales au charbon sur les planches à dessin. L'Inde? Pas moins de 455. Et deux grandes nations industrialisées qui ont annoncé leur retrait du nucléaire, le Japon et l'Allemagne, deviendront peut-être de plus grands consommateurs de charbon. D'ailleurs, l'industrie nord-américaine du charbon n'est pas en reste: deux projets de ports d'exportation sont à l'étude sur la côte Ouest, dont un à Vancouver.
L'Agence internationale de l'énergie affirme que pour stabiliser le climat à plus 2 degrés Celsius, il faut que les deux tiers des réserves mondiales de charbon restent sagement enfouis. Mais ce serait aller contre la tendance...
- Charles Côté
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SCIENCE
Des robots dans les champs
Le petit robot d'un mètre de haut se promène de long en large dans le champ. Quand il voit une mauvaise herbe, il l'arrache. Il examine l'état de chaque plante et applique la quantité nécessaire de pesticide et d'engrais.
En 2013 pourrait avoir lieu le lancement commercial du premier robot agricole. «Nos partenaires commencent à tester le marché», explique Arno Ruckelshausen, un ingénieur de l'Université de sciences appliquées à Osnabrück, en Allemagne, qui a inventé la plateforme robotique agricole Bonirob. «Les tests dans les champs ont été multiples et très avancés. D'autres équipes avaient mis au point des robots intéressants. Mais aucun n'a été commercialisé. Nous avons décidé de travailler dès le début avec des géants de l'agriculture Amazone et de l'automobile Bausch. Les autres prototypes de robots agricoles n'avaient pas cet avantage.»
Après 3 millions d'euros en R-D, le coût du Bonirob a été abaissé à 100 000 euros pour le robot de base d'une demi-tonne, coût auquel il faut ajouter quelques milliers de dollars pour chaque appli - épandage d'engrais et de pesticides, désherbage, analyse génétique des plantes, analyse des sols. «Avec de petits robots, on n'aura plus besoin de labourer autant pour aérer les sols, parce qu'ils ne seront plus compactés par des tracteurs lourds», précise M. Ruckelshausen.
- Mathieu Perreault
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ALIMENTATION
L'egocuisine: je mange, donc je suis
En 2013, le petit chef cuisinier en nous règne. En raison de la précarité économique mondiale et de l'augmentation du prix du panier d'épicerie, «on a le désir d'afficher une forme d'autonomie et de créativité, en présentant à la maison des produits alimentaires qui nous font paraître comme le chef», indique Frédéric Blaise, président d'Enzyme, agence de marketing spécialisée dans l'agroalimentaire.
L'alimentation est le prolongement de notre image. On ne cuisine pas un simple gâteau au chocolat, mais un gâteau sans gluten. On est flexitarien, crudivore, locavore... à temps partiel. «Je trouve que c'est très bien, observe M. Blaise. C'est une façon de montrer nos multiples facettes, comme mangeur et comme consommateur.» L'accessoire de 2013? La mijoteuse. Nombreux sont ceux qui ont trouvé sous le sapin le livre de recettes pour mijoteuse de Ricardo - seulement devancé par le roman de «mommy porn» Cinquante nuances de Grey au palmarès des meilleures ventes de Renaud-Bray, à l'automne. «Les gens vont se lancer sur les mijotés au Québec, ça ne fait que commencer», prédit l'expert.
On crée son propre mijoté, puis on publie sa photo sur un blogue. «C'est le même grand courant d'egocuisine, dit M. Blaise. Je mange, donc je suis.»
- Marie Allard
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SANTÉ
Prédire la maladie 20 ans d'avance
Dans les laboratoires de la Chaire de recherche du Canada en génomique médicale, à Laval, les chercheurs parviennent à réaliser la séquence complète d'un humain en une journée. «Nous sommes rendus pas mal plus loin que ce que les gens peuvent seulement s'imaginer», dit le Dr Jacques Corbeil, titulaire de la Chaire. À quoi faut-il s'attendre en 2013? Le Dr Corbeil affirme qu'il ne faudra plus une centaine de victimes avant de connaître le foyer d'une crise bactérienne infectieuse, comme celle de la légionellose à Québec. «Avec le séquençage, il ne suffit que de deux souches identiques pour établir le point d'origine. Ce qui prenait des semaines ne prend que quelques heures», explique-t-il.
Et la suite? Des experts de la génomique s'entendent pour dire que des pas de géant seront faits dans la détection de maladies neurodégénératives, comme l'alzheimer, même chez les nourrissons. Reste à savoir si les patients voudront vraiment savoir la maladie qui risque de les emporter dans 20 ans. Car il faut trouver la bonne thérapie génique. Et découvrir ce qui nous guette a un prix: 1000$ pour obtenir sa séquence humaine complète, et 30 000$ pour en obtenir l'analyse.
- Sara Champagne
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L'Asie à la conquête de l'espace
La Russie et les États-Unis ne seront bientôt plus seuls dans le club des grandes puissances spatiales. Depuis 2008, l'Inde et la Chine multiplient les missions avec un succès grandissant.
En 2011, la Chine a commandité pas moins de 19 lancements spatiaux (dont la station spatiale Tiangong-1), soit 1 de plus que les États-Unis! En juin dernier, elle a envoyé trois astronautes dans l'espace, dont une femme. Son industrie spatiale construit des satellites pour usage domestique et en vend dans plusieurs pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud. Enfin, Pékin ne cache pas son intention d'envoyer un homme sur la Lune d'ici à 2025.
De son côté, l'Inde a annoncé cette année qu'elle enverrait bientôt un satellite autour de la planète Mars. Delhi aimerait aussi fouler le sol lunaire, peut-être même avant la Chine. Cette nouvelle course aux étoiles n'est pas sans inquiéter les Américains, qui craignent de voir fondre leur hégémonie de près d'un demi-siècle. Crainte d'autant plus justifiée que le développement spatial de la Chine serait étroitement lié à son programme militaire.
- Jean-Christophe Laurence
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Twiplomatie
Oubliez les conférences de presse ampoulées devant une horde de journalistes multilingues. Pour transmettre leur message directement au monde entier, de plus en plus de gouvernements se tournent vers le web et les réseaux sociaux, dont Twitter. Bienvenue dans l'ère de la twiplomatie, dernière-née de la famille de l'ediplomatie, ou l'utilisation du web pour faire la promotion d'un point de vue gouvernemental.
À ce jour, plus de 125 chefs d'État ont des comptes Twitter. Et 30 d'entre eux écrivent leurs propres gazouillis, dont le président rwandais Paul Kagame. La twittosphère est même devenue un endroit de conversations entre leaders, gouvernements et armées du monde. Et de querelles aussi. Les prises de bec sur Twitter entre le Hamas et les forces armées israéliennes, Tsahal, pendant l'opération militaire à Gaza sont parmi les plus récentes... et les plus révélatrices de l'avenir. Si les premiers leaders politiques ont fait leur entrée sur Twitter en 2007, on a constaté une véritable accélération de leur présence en 2012. Un engouement qui ne devrait pas se démentir en 2013.
- Laura-Julie Perreault
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Vague souverainiste en Europe
Écosse, Flandre, Catalogne. L'Europe verra-t-elle naître trois nouveaux pays souverains au sein même de l'Union européenne dans la prochaine année? Peut-être pas, mais on peut prédire d'ores et déjà de grands débats sur l'avenir de ces trois entités au coeur desquelles de forts mouvements indépendantistes gagnent du terrain.
En Grande-Bretagne, le chef du gouvernement écossais, Alex Salmond, promet de tenir un référendum sur l'indépendance de l'Écosse en 2014. En Belgique, prenant la parole au nom des Flamands, le maire d'Antwerp, Bart de Wever, rêve d'une Flandre autonome ou confédérale. Même scénario en Espagne, où le président catalan, Artur Mas, a récemment déclenché des élections qui l'ont vu perdre des plumes au profit d'autres partis... indépendantistes. Le président n'a pas atteint la majorité qu'il voulait, mais ne semble pas abandonner le mouvement independencia pour autant. Les trois mouvements souverainistes de l'heure ont deux choses en commun: ils émanent de régions nanties dans des pays qui font face à des mesures d'austérité, mais désirent tous néanmoins rester membres de la grande famille européenne. Souveraineté-association, version vieux pays?
- Laura-Julie Perreault
Alex Salmond | PHOTO AP/Andrew Milligan
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Amérique du Sud: vers la légalisation des drogues?
Il y a six mois, la Colombie a décriminalisé la consommation de cannabis et de cocaïne. Cette décision étonnante, venant d'un pays phare dans la lutte contre le narcotrafic, laisse croire que la légalisation des drogues pourrait devenir une réalité en Amérique latine. D'autres pays de la région sont aussi en faveur d'une dépénalisation, dont le Guatemala, l'Uruguay et l'Argentine.
En mai, le président du Guatemala, Otto Perez, a plaidé pour un «vaste dialogue international» sur la régulation du trafic de drogue. Sa proclamation a été largement soutenue en Amérique latine. Ces initiatives politiques n'ont rien de peace and love. Elles sont une solution désespérée aux échecs répétés de la guerre contre les cartels, qui s'est avérée jusqu'ici un désastre économique et humain total, à commencer par les 50 000 morts au Mexique depuis 2006.
Il reste à voir si elles seront soutenues par les pays de l'hémisphère nord, qui restent les plus grands consommateurs de drogue dans le monde. Selon une étude de l'Université des Andes à Bogota, seulement 2,6% du trafic de cocaïne resterait actuellement en Colombie, et les 97,4% restants serviraient à enrichir les narcotrafiquants et les banques des États-Unis et d'Europe. Mais les États-Unis restent contre la légalisation, même si deux États (Colorado et Washington) viennent de voter pour la légalisation du cannabis.
Enfin, on attend de voir ce qui ressortira des pourparlers de paix entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et le gouvernement colombien, où la question de la drogue sera pour la première fois au coeur des négociations. Prohiber? Décriminaliser? Légaliser? Trouver des cultures de rechange? Telle est la question...
- Jean-Christophe Laurence
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G.I. Jane au combat
Les femmes forment près de 15% des effectifs des forces armées américaines, plus grande organisation du monde, mais des centaines de milliers de positions de combat leur restent inaccessibles. Plusieurs d'entre elles s'attendaient à ce que la donne change en 2012. Devant une commission d'enquête, elles ont fait valoir que dans les guerres les plus récentes, où la ligne de front est invisible, elles s'étaient retrouvées au combat, mais sans en avoir le titre, la formation et les privilèges attachés.
Le rapport de la commission a recommandé d'abandonner les restrictions basées sur le sexe. Le Pentagone a écouté cet avis à moitié. Cette année, les femmes pourront se joindre à des bataillons de combat, mais seront toujours gardées à l'écart de la ligne de front dans l'infanterie et les forces spéciales.
Excédées par ce demi-pas en avant, quatre anciennes combattantes poursuivent le Pentagone. Elles estiment que la politique en vigueur, tout assouplie soit-elle, est discriminatoire et inconstitutionnelle. Réussiront-elles à faire tomber les dernières barrières pour celles qui les suivront? La réponse en 2013.
- Laura-Julie Perreault
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JEUX VIDÉO
De nouvelles consoles?
Voilà deux ans que les amateurs - et les studios - de jeu vidéo attendent la prochaine génération de consoles, qu'on promet plus puissantes et pouvant soutenir des graphiques plus complexes. Selon les rumeurs, l'année 2013 serait enfin la bonne. L'hypothèse la plus probable: Microsoft (nom le plus probable: Xbox 720) et Sony (PlayStation 4) dévoileront leur nouvelle console de jeu vidéo au début de l'été et la mettront en vente en novembre 2013, à temps pour la lucrative période des Fêtes. Âgées de sept ans (le Xbox 360 a été lancé en 2005, la PlayStation 3 et la Wii en 2006), les consoles actuelles se font vieilles - la génération précédente avait duré en moyenne cinq ans. Le Big 3 du jeu vidéo (Microsoft, Sony et Nintendo) a toutefois ajouté entretemps des accessoires comme la Kinect et la Wii U.
- Vincent Brousseau-Pouliot
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SECTEUR MINIER
Éviter les excès
Les géants miniers de la planète joueront de prudence en 2013, devant des perspectives à court terme incertaines pour la demande de métaux et des coûts qui ne cessent de grimper. Le secteur minier croit toujours que le marché sera favorable à long terme, mais voudra éviter les excès en attendant que l'économie mondiale reprenne son souffle.
Vale va réduire ses investissements et abandonner des projets non profitables, Rio Tinto veut se concentrer sur des réductions de coûts de cinq milliards en deux ans, tandis que BHP Billiton gardera le pied sur le frein. La société avait annoncé cet été l'annulation d'une expansion de 30 milliards à la mine de cuivre et uranium Olympic Dam, en Australie.
Dans un récent rapport, la firme comptable Deloitte souligne que les coûts dans le secteur minier ont atteint un niveau «intenable». Les matériaux coûtent de plus en plus cher, tandis que la main-d'oeuvre qualifiée est rare et que la rémunération est en conséquence. Tout cela alors que les projets sont prévus avec des teneurs de plus en plus faibles.
- Hugo Fontaine
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Des finances publiques sous haute surveillance
Sans surprise, l'agence Standard&Poor's a reconduit la note AAA avec perspective stable de la dette du gouvernement du Canada, malgré le fait qu'Ottawa a annoncé qu'il décalait d'un an le retour à l'équilibre budgétaire .Les gouvernements provinciaux n'auront pas cette chance. À la mi-décembre, l'agence Moody's a placé la note AAA de la Colombie-Britannique sous surveillance avec perspective négative après que Victoria eut annoncé que son déficit serait de 1,5 milliard plutôt qu'un milliard, en 2012-2013.
En fait, toutes les provinces, à l'exception de l'Ontario et du Québec, ont annoncé une aggravation de leur solde budgétaire, depuis le printemps. Le maintien de celui du Québec à 1,5 milliard sera un gros défi, peut-être plus grand encore que l'atteinte du déficit zéro en 2013-2014. Celui de 14,4 milliards de l'Ontario aussi. Les agences de notation de crédit sont aux aguets. Les coûts d'emprunt de plusieurs provinces pourraient augmenter.
- Rudy Le Cours
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IMMOBILIER
Protéger ses arrières
L'année 2012 aura marqué le déclin des hypothèques à taux variable, et 2013 devrait consolider cette tendance. Environ 79% des nouveaux prêts contractés depuis 12 mois sont à taux fixe, contre 66% l'année précédente, rappelle Jim Murphy, président de l'Association canadienne des conseillers hypothécaires accrédités. «Et cette tendance vers les taux fixes va se poursuivre en 2013, puisque les taux vont demeurer très bas et que l'écart est minime avec un prêt à taux variable», a-t-il dit à La Presse. Les Canadiens font preuve de prudence et cherchent à protéger leurs arrières, en somme, alors que l'économie montre des signes d'instabilité et que le marché immobilier ralentit.
Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins, s'attend à ce que les ventes de maisons reculent de 7,3% au Canada l'an prochain, et de 5% au Québec. Le prix moyen devrait fléchir de 2,7% pour l'ensemble du pays, à 353 834$, mais progresser de 2,5% au Québec, à 277 000$, ajoute-t-elle.
- Maxime Bergeron
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Les Fonds négociés en Bourse
Le marché canadien des Fonds négociés en Bourse (FNB) connaît une croissance à deux chiffres depuis le début de l'année et dépasse maintenant les 50 milliards. Avec la guerre des prix que se livrent les émetteurs dans ce marché à faible marge, il y a fort à parier que les FNB continuent à détourner les épargnants des traditionnels fonds communs de placement. D'autant plus que l'on trouve maintenant des FNB à toutes les sauces, par pays, ressources ou industries.
Selon une étude menée par Invesco auprès de conseillers financiers américains, les investissements dans les FNB continueront d'augmenter en 2013 jusqu'à constituer près du quart des portefeuilles de leurs clients, ceux-ci étant plus soucieux de minimiser les pertes que de maximiser les gains. Le Canada a plusieurs années de retard sur les États-Unis en matière de FNB, ce qui laisse croire que les conseillers canadiens continueront d'y avoir recours ici aussi, note Michael Cooke, chef de la distribution à PowerShares Canada.
- Paul Durivage
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Misez sur les études supérieures
Oui, il y aura des postes à pourvoir dans tous les types d'emplois en 2013. Mais pour les combler, on exigera des niveaux de formation élevés. «Des diplômes d'études collégiales et des diplômes universitaires», précise Louis-Philippe Tessier-Parent, économiste chez Emploi-Québec.
«Ceux qui ont les plus hauts niveaux de formation ont une plus grande mobilité, dit-il. Ils vont souvent accepter un poste pour lequel ils sont surqualifiés en attendant autre chose. Les jeunes moins qualifiés sont moins polyvalents, donc ils se retrouvent en plus grand nombre au chômage.»
Le défi, estime M. Tessier-Parent, sera de réaliser une bonne adéquation entre la formation des jeunes et les besoins du marché du travail.
«Les entreprises doivent bien définir leurs besoins et les jeunes doivent choisir des domaines de formation porteurs», explique-t-il.
- Martine Letarte collaboration spéciale
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Soins de santé en haut de liste
Quel secteur créera le plus d'emplois dans les prochaines années?
C'est celui des soins de santé et de l'assistance sociale. Il devrait s'y ajouter 34 000 postes d'ici 2016, estime Emploi-Québec. «Le secteur de la santé a été malmené par des suppressions de postes il y a quelques années», indique Florent Francoeur, PDG de l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.
«Il est évident que cela met une pression supplémentaire sur ce secteur d'activité, affirme-t-il. Il ne faut pas non plus oublier que la population vieillit et vit de plus en plus longtemps. Cela nécessite des soins sur une plus longue période. Les organisations doivent redoubler d'effort pour attirer les candidats potentiels et inciter les gens à choisir cette profession comme première ou deuxième carrière.»
Ce secteur est suivi de près par les services professionnels, scientifiques et techniques, avec une prévision de 34 000 emplois créés. L'autre secteur en importance est le commerce de détail avec 22 000 emplois.
- Martine Letarte collaboration spéciale
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Des emplois à la tonne
Près de 700 000 postes! C'est le nombre d'emplois à combler au Québec entre 2012 et 2016. «Le marché du travail est favorable aux travailleurs plutôt qu'aux entreprises», constate Louis-Philippe Tessier-Parent, économiste chez Emploi-Québec.
Dans ces conditions, les employeurs devront faire des efforts pour attirer et retenir la main-d'oeuvre.
«Quand on n'a pas suffisamment de main-d'oeuvre dans certains types d'emplois, c'est généralement parce que les conditions de travail font fuir les nouveaux arrivés», rappelle le spécialiste.
Pour attirer les travailleurs, les employeurs devront mettre à l'avant-plan leurs avantages autres que financiers, soutient Florent Francoeur, PDG de l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.
«Plusieurs organisations offrent des programmes de santé et de mieux-être, un horaire flexible ou du télétravail, souligne M. Francoeur. Pour faire valoir leurs avantages, elles doivent les communiquer aux candidats potentiels dans la section carrière de l'entreprise et dans les offres d'emploi.»
- Martine Letarte collaboration spéciale
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Une vie privée un peu moins privée
Facebook, les services en nuage, la webdiffusion et la publicité omniprésente sur l'internet et sur les appareils mobiles vont de nouveau faire rager la commissaire à la vie privée du Canada, l'an prochain. Les dirigeants de Facebook commencent à sentir la pression d'une inscription à la Bourse prématurée?: une immense offensive de publicité en ligne serait dans les plans pour 2013. Facebook compterait lancer son propre réseau d'affichage, qui utiliserait les données publiées par près d'un milliard de ses plus fidèles abonnés afin de créer des pubs ciblées pour des sites tiers. Le public n'est pas indifférent.
Une loi européenne récemment mise en application compte limiter l'efficacité des fichiers témoins qui suivent les internautes à la trace au profit des annonceurs. Les concepteurs des principaux navigateurs web mettent aussi le pied sur le frein pour la traçabilité, au grand dam des regroupements d'annonceurs partout dans le monde. Bref, tous les éléments sont en place pour un affrontement sur la vie privée en 2013, avec l'internet comme toile de fond.
- Alain McKenna, collaboration spéciale
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Un monde un peu plus mobile
Les experts sont unanimes: 2013 sera une autre année de forte croissance des tablettes et des appareils tactiles. Malgré un ralentissement des ventes d'appareils mobiles à la fin de 2012, l'arrivée du système Windows 8 et une forte pression boursière sur Apple devraient stimuler ce marché en 2013, estime-t-on chez IDC. «D'ici la fin de 2013, les ventes de tablettes et de téléphones intelligents vont encore grimper de 20% en Amérique du Nord, si bien que d'ici 2015, plus de gens utiliseront un appareil mobile pour se brancher à l'internet qu'un ordinateur personnel», prédit l'agence.
C'est évidemment une tendance qui aura des répercussions sur le jeu vidéo, les transactions financières, le commerce et même le transport, maintenant que les automobiles commencent à se connecter à l'internet par connexion cellulaire. Au Canada, 2013 devrait également représenter une année importante en matière de paiement au moyen d'un téléphone mobile, car les institutions bancaires et les fournisseurs de services sans fil font des pieds et des mains pour faire progresser ce créneau technologique.
- Alain McKenna, collaboration spéciale
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Une télé un peu moins câblée
Avec ou sans Apple, le petit monde des téléviseurs fait de plus en plus de place aux services internet pour remplacer le câble. De son côté, Bell songe à lancer un Netflix canadien. La télé connectée, celle qui va chercher du contenu audiovisuel ailleurs que par les ondes ou le câble, n'a pas fini de prendre sa place dans le marché très conservateur du divertissement télévisuel.
À cet égard, le Canada est en rattrapage. Alors que 124 millions de foyers en Amérique et en Europe avaient accès à du contenu provenant de l'internet sur leur télé, ils seront plus de 551 millions dans trois ans, selon la firme spécialisée Digital TV Research. Il n'y a pas que les téléviseurs qui sont intelligents: les terminaux des principaux fournisseurs, les consoles de jeu vidéo et les lecteurs Blu-ray sont également de plus en plus nombreux à se brancher à l'internet pour aller chercher musique, films et séries télé.
- Alain McKenna, collaboration spéciale
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Une réalité un peu plus augmentée
Si tout va comme prévu, Microsoft dévoilera sa nouvelle Xbox au printemps, pour une mise en vente l'automne prochain. Les rumeurs parlent d'un nouveau contrôleur Kinect et, surtout, de lunettes à réalité augmentée qui imiteraient un peu les Google Glasses, également attendues en 2013.
Ces lancements prévus font de la réalité augmentée un courant fort pour l'année à venir. En fait, si d'autres détaillants suivent la mode lancée par Ikea et son catalogue 2013, la réalité augmentée sortira enfin du créneau très pointu de technologie pour férus de gadgets et deviendra un phénomène grand public. La réalité augmentée n'a jamais eu si bonne presse, soutient Pattie Maes, professeur au prestigieux Media Lab du Massachusetts Institute of Technology (MIT), haut lieu de la technologie.
L'intérêt démontré par des géants comme Google et Microsoft «va motiver les autres grands fabricants d'électronique à enfin la prendre au sérieux», affirme-t-elle.
- Alain McKenna, collaboration spéciale
PHOTO AFP
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COURSE AUTOMOBILE
F1 : F pour financement
Les pilotes payants en F1 est un sujet tabou. Pourtant, ils sont plus nombreux que jamais. Les amateurs protestent, mais les équipes de F1 ont un budget à boucler. Le talent ne suffit pas. Ne suffit plus. Donc, à moins d'obtenir un volant dans une écurie de pointe ou de développement comme Toro Rosso, mieux avoir les poches bien pleines ou obtenir le soutien d'une multinationale qui croit suffisamment en lui pour se négocier une place sur la grille de départ.
Des 22 pilotes qui prendront part au Grand Prix d'Australie le 17 mars prochain, près du tiers du plateau auront déboursé un droit d'entrée. C'est le cas par exemple de Pastor Maldonado qui, par l'entremise de la pétrolière vénézuélienne PDSV, verse 30 millions de dollars à Williams pour le faire courir. La pétrolière française Total en débourse-t-elle autant pour asseoir le franco-suisse Romain Grosjean dans le baquet de la seconde Lotus Et combien Telmex, un géant de télécommunications a-t-il versé à Sauber pour que celle-ci préfère Esteban Gutiérrez, un pilote mexicain sans expérience de la F1 au japonais Kamui Kobayashi.
Sans doute bien davantage que le gros lot de la 6/49.
- Éric LeFrançois
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Le hockey québécois
Pendant des années, le déclin du hockey d'élite au Québec a été décrié. De 1999 à 2010, le Québec n'a fourni que 19 premiers choix au repêchage de la LNH. Or, si la tendance se maintient, il fournira l'été prochain trois choix de premier tour pour la deuxième fois en trois ans.
On se rappelle qu'en 2011, Jonathan Huberdeau (3e), Sean Couturier (8e) et Philip Danault (26e) avaient vite trouvé preneurs. L'an dernier, seul Stefan Matteau (28e) est monté sur la tribune le vendredi soir.
Mais voilà que la manne s'annonce excellente à l'encan de juin prochain. Les Jonathan Drouin, Frédérik Gauthier, Zachary Fucale et Anthony Mantha ont tous de très bonnes chances d'être sélectionnés au premier tour. À ces noms s'ajoutent ceux de William Carrier et Anthony Duclair, qui peuvent encore élever leur cote auprès des dépisteurs.
Deux années fastes pour le Québec en trois ans: une anomalie ou le début d'une véritable tendance?
- Marc Antoine Godin
Photo EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
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SPORTS
Courir à l'extrême
Courir dans la boue, escalader un mur et ramper sous les barbelés. Comme si la seule course à pied ne suffisait plus, les courses à obstacles, aussi appelées courses extrêmes, séduisent un nombre grandissant de sportifs. Déjà bien installé chez nos voisins du sud avec la célèbre Death Race, le phénomène est en effervescence au Québec avec les Spartan Race, Défi Ananas, Warrior Dash, ou Attaque des zombies. La Spartan Race, a attiré 12 500 personnes à Mont-Tremblant l'été dernier. Tant des mordus de crossfit heureux de sortir du gymnase que des employés de bureau, sportifs du dimanche, désireux de briser la routine.
En 2013, sept courses de 5 ou 12 kilomètres se tiendront à Mont-Tremblant, Ottawa et Québec. Ce succès n'étonne pas le propriétaire du centre d'entraînement Crossfit Caop, Mathieu Dumontet. «Les gens sont tannés de s'embarquer sur un elliptique et de suivre un programme dans un gym, constate-t-il. Il y a un désir de dépassement, d'avoir l'impression d'accomplir quelque chose de grand.»
- Valérie Simard
PHOTO SPARTANRACE.COM
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SPORTS
Haro sur les commotions cérébrales
2013 ne sonnera assurément pas le glas des commotions cérébrales chez les jeunes. Mais, il est permis de penser que les actions pour enrayer le fléau s'intensifieront. Chez les parents et intervenants, la prise de conscience s'installe.
Les études sur les conséquences des commotions cérébrales chez les jeunes se multiplient. Mais est-ce que les mesures suivront? Oui, selon Philippe Fait, professeur au Département des sciences de l'activité physique à l'Université de Québec à Trois-Rivières qui s'intéresse au sujet depuis plusieurs années. «Je vois beaucoup de changements au niveau de la prévention dans les écoles et les associations sportives mineures», observe-t-il. Cette prévention passe notamment par une plus grande éducation des entraîneurs, des équipements plus adéquats et un meilleur diagnostic des commotions cérébrales.
Au hockey, l'effet Sidney Crosby, qui a subi une commotion cérébrale l'an dernier, est indéniable. «On s'en va dans la bonne direction par rapport au changement des règlements notamment concernant les mises en échec», avance Philippe Fait. La même tendance est observé dans les programmes de football des écoles secondaires américaines. Au New Hampshire, un médecin siégeant sur le conseil d'une école secondaire réclame même l'abolition pure et simple du programme de football.
- Valérie Simard
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Le slopestyle, quand le ski rencontre le cirque
Les Jeux de Sotchi permettront au grand public de découvrir une nouvelle discipline: le slopestyle, qu'on pratique aussi bien en ski qu'en surf des neiges.
Les athlètes canadiens y sont excellents, comme dans la plupart des sports d'hiver d'ailleurs. C'est une Montréalaise, Kaya Turski, qui est considérée comme la reine de la spécialité, alors que chez les hommes, Sébastien Toutant est pratiquement aussi connu des amateurs que l'Américain Shaun White.
Issu de ces pratiques sportives dites «extrêmes», le slopestyle se pratique sur des pistes aménagées avec des modules de sauts et des rampes métalliques sur lesquels les skieurs doivent effectuer des acrobaties avec un maximum d'amplitude. Le sport a acquis depuis quelques années une si grande popularité chez les jeunes que la plupart des centres de ski importants ont maintenant des modules.
Attention toutefois, le slopestyle n'est pas à la portée de tous et, comme l'explique Kaya Turski, «il exige beaucoup d'entraînement et une excellente préparation physique». Tous peuvent toutefois apprécier le spectacle et s'étonner de la témérité des champions.
- Michel Marois
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SOCCER
L'impact de l'Impact
L'Impact «surpris» de ne pas faire salle comble. Ce titre, publié dans La Presse en juin dernier, pourrait se faire rare en 2013 si l'on se fie aux prédictions de Bruno Delorme, enseignant en marketing sportif aux universités McGill et Concordia. «C'est une évidence, l'intérêt pour le soccer et l'Impact va croître au cours de l'année à venir», croit-il.
Peinant à remplir les gradins du Stade Saputo au début de sa première saison en MLS, la direction du onze montréalais a révisé ses prix à la baisse. Avec succès. Quatre des six derniers matchs à domicile ont été disputés à guichets fermés.
Et si l'Impact connaissait une meilleure saison que les Alouettes l'an prochain? «Si on veut jouer à la boule de cristal, selon moi, l'Impact pourrait devancer les Alouettes dans le coeur des Montréalais en 2013 ou 2014, prédit Bruno Delorme. Ça pourrait prendra la forme de meilleures assistances qu'aux matchs des Alouettes et de commanditaires qui optent pour le soccer au détriment du football.»
- Valérie Simard
Hassoun Camara | PHOTO Bernard Brault,La Presse
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SPECTACLES
Un théâtre métissé
Malgré son histoire relativement récente, trois quarts de siècle, le théâtre québécois a connu plusieurs cycles depuis les premières pièces de Gratien Gélinas, puis celles de Marcel Dubé. Dans les années 70, post Belles-Soeurs, il était surtout identitaire ou collectif. Après la défaite souverainiste, au référendum de mai 1980, le NOUS a fait place au JE et nos artistes ont rayonné à l'étranger. À l'aube du millénaire, l'Autre a investi notre dramaturgie.
En 2013, les frontières s'effacent peu à peu sur les planches des théâtres montréalais. La dramaturgie vit à l'heure de la mondialisation, de l'ouverture à la diversité culturelle. Nous accueillons la génération post-Wajdi Mouawad - les Olivier Kemeid, Mani Soleymanlou et autres Sasha Samar - qui nous parle avec émotion de ses origines.
Le jeune directeur artistique d'Espace Libre, Philippe Ducros, a baptisé sa compagnie Hôtel-Motel, «parce qu'il veut faire sortir le spectateur de sa cuisine et de son salon pour l'emmener sur les routes, vers les autres». Le nouveau directeur du Théâtre d'Aujourd'hui, Sylvain Bélanger, a aussi l'intention de faire voyager les créations québécoises dans la francophonie internationale. Désormais, le théâtre québécois sera métissé ou ne sera pas.
- Luc Boulanger
Mani Soleymanlou | photo Jérémie Battaglia
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CINÉMA
Une nouvelle forme de distribution
La tendance n'est pas encore lourde, mais elle pourrait bien s'accentuer dans un proche avenir. Frustrés par le peu d'espace accordé à leurs oeuvres dans le contexte actuel de la distribution, orienté essentiellement vers les grands complexes multisalles, les auteurs cinéastes tentent de trouver d'autres moyens pour se faire valoir.
Récemment, Larry Clark (Kids, Ken Park) a jeté un pavé dans la mare en lançant son film Marfa Girl, lauréat du Marc-Aurèle d'or au Festival de Rome, directement sur internet.
«Si tout le monde regarde des films sur son ordinateur, télécharge des séries télé et passe sa vie sur YouTube, si les jeunes passent leur temps devant leurs ordinateurs à organiser des soirées, draguer des filles, alors il faut aller à eux et leur proposez des films en ligne», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse dans la Ville Éternelle.
Cette tendance, déjà bien implantée dans le domaine du court métrage et de la création vidéo, aura-t-elle un effet d'entraînement du côté du long métrage? L'industrie du cinéma retient son souffle.
- Marc-André Lussier
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SPECTACLES
L'humour trash
Fort populaire chez les humoristes anglophones (Bob Saget, Louis C.K, Jim Jefferies, Sarah Silverman), l'humour trash a le vent dans les voiles au Québec et séduit de nombreux petits comiques de la relève.
Signe des temps et/ou du web? Réponse à la rectitude politique? Chose certaine, ceux et celles qui le pratiquent font dans l'humour gore, hard, trash, vulgaire, déplacé, sans tabou, sans limites et surtout sans aucune censure. Mike Ward, Guillaume Wagner, Jean-François Mercier, Cathy Gauthier, Korine Coté, Alexandre Champagne ou encore Jonathan Roberge appartiennent à cette catégorie d'humoristes pour qui il n'est jamais possible d'aller trop loin sur scène. Et ils comptent bien continuer à repousser les frontières de la bienséance, quitte à faire des vagues, comme cela a été le cas récemment avec Guillaume Wagner et sa blague sur la chanteuse Marie Élaine Thibert.
Au festival Zoofest, en juillet dernier, le traditionnel Nasty Show de Just for Laughs a donné naissance au Show XXX, confié aux humoristes de la websérie Contrat d'gars. Alexandre Champagne et Jonathan Roberge se sont associés avec Kim Lizotte et Yannick De Martino pour concocter un spectacle vulgaire où il est question de sexe, de sexe et de sexe. Avec F*ck les variétés! , Mike Ward, a quant à lui offert le gala le plus osé de l'été. Pour les amateurs du genre, les soirées «Humour G.H.B» ont lieu tous les lundis au bar l'Hémisphère gauche. Oreilles chastes s'abstenir!
- Stéphanie Vallet
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MUSIQUE
Le lourd et le corrosif
La mouvance indie ayant atteint son zénith, quelle sera la prochaine vague à déferler sur la planète rock? Quelques signes observés en 2012 nous laisse croire que cette vague sera lourde et corrosive. Signes annonciateurs? Dans une galaxie près de chez nous, Godspeed You! Black Emperor a signé un magnifique album post-rock, d'une violence consommée. Au sud de la frontière, Swans a retrouvé tous ses moyens et créé des musiques d'une inquiétante rugosité. Le groupe metalcore Converge a soumis un excellent opus dont les propositions artistiques s'avèrent d'authentiques contributions pour l'avancement du rock. On pense notamment aux rudes albums de The Men et Menzingers. On se remet à peine des dernières secousses générées par Death Grips, croisant entre le digital hardcore et le hip hop.
Différentes formes de musiques dures pourraient ainsi déborder le cadre de leurs marchés de niche. On a assisté à un phénomène comparable au tournant des années 1990: grunge, hard rock, métal. Retour du balancier?
- Alain Brunet
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TÉLÉ
L'interactivité en webtélé
Qui sera la prochaine star de la webtélé? Vous. Les séries de fiction conçues pour l'internet misent de plus en plus sur l'interaction avec le téléspectateur.
Deux chicks, une bombe invite par exemple à faire des choix quant à la suite de l'histoire, alors que Le Judas permet carrément au spectateur de participer à une enquêtre sur un meurtre. «La tendance est là et elle est mondiale», juge Véronique Marino, directrice du programme Médias interactif à l'INIS.
Les coûts et la complexité de ce genre de projets demeurent prohibitifs, mais des structures et des partenariats se mettent en place pour gérer le risque.
«En Australie, des projets de webfiction parviennent à être financés du moment où la portion interactive est forte», a constaté Mme Marino. Le développement de la télé connectée sur l'internet favorisera le développement de ces fictions interactives.
«L'ordinateur a un peu explosé la famille: tous sont assis sur le même canapé, mais sans nécessairement regarder la même chose. La télévision connectée va proposer une expérience qui peut redevenir collective, prédit-elle. Ensuite, c'est une proposition technologique qui peut amener cette particiation du public qui n'était pas possible jusqu'à maintenant hormis sur une tablette ou un ordinateur. Ça, c'est une vraie révolution.»
- Alexandre Vigneault
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CINÉMA
Le visionnement en flux continu
Assistera-t-on un jour à l'effondrement de l'industrie du cinéma de la même manière qu'est tombée au front celle de la musique? Pour l'instant, les salles des complexes multisalles résistent en proposant une valeur ajoutée à la projection en salle. Dans le cas des productions à grand déploiement, technologie 3D, sièges D-Box, et autres gadgets permettent au spectateur une expérience immersive difficilement imitable dans un contexte de cinéma maison.
En revanche, l'accès aux films pour consommation personnelle, une fois la carrière en salle terminée, est en profonde mutation. Les ventes en format Blu-ray connaissent une légère hausse (tandis que celles du format DVD fléchissent), mais l'industrie doit maintenant composer avec un phénomène en pleine expansion: le service de visionnement en flux continu. Les fournisseurs de services du genre ont aujourd'hui le vent dans les voiles. Selon les données publiées par le Digital Entertainment Group, relayées récemment par le Home Media Magazine, les revenus générés par cette forme de consommation en ligne - 1,68 milliard de dollars en 2012 - ont triplé en un an (464 millions en 2011). Tout indique que le phénomène s'accentuera davantage en 2013.
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Le fromage frais
Le premier type de fromage préparé au Québec revient à la mode. Délaissé pendant des années, le fromage frais, en faisselle, si populaire en France, mais presque impossible à trouver au Québec, attire enfin l'attention des artisans d'ici. La fromagerie Le Ruban bleu prépare une faisselle au lait de chèvre particulièrement savoureuse, que la chic Maison Boulud du Ritz Carlton a même mis à son menu depuis l'automne. On en aime la légèreté, la fraicheur, les délicats arômes lactiques et la polyvalence: il rehausse aussi bien les salades que les desserts. Et si on a un minimum de patience, on peut aussi s'en faire à la maison, certains types de pâtes fraîches comme la ricotta et le labneh sont particulièrement faciles à faire.
- Violaine Ballivy
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L'acidité
Le maître pâtissier Patrice Demers est catégorique: en 2013, exit les desserts trop sucrés. «On a eu notre surdose», dit le chef, avouant son net penchant pour les sucres plus naturels, comme le miel ou le sirop d'érable. Il prédit aussi de beaux jours aux petits fruits du Québec comme l'argousier ou le sureau, délaissés pendant tant d'années sans doute en raison de leur petit côté acide, qualité qui leur permet au contraire d'équilibrer un dessert.
Et il n'est pas le seul à aimer ce trait. La firme américaine Sterling-Rice a fait de l'acidité l'un des 10 incontournables de l'année 2013 des restaurants et marchands d'alimentation américains. On la retrouve notamment dans le jus de cerises fermenté nouvellement arrivé sur les rayons, la redécouverte des marinades maison par les restaurateurs et les cuisiniers du dimanche ou encore dans un verre de bière: la brasserie de Los Angeles Golden Road vient de lancer une bière acide fermentée dans des barils de téquila.
- Violaine Ballivy
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La déshydratation
Si, en 2012, on a renoué avec plaisir à la fabrication des marinades et autres légumes en conserve - corvée que nos mères et grand-mère faisaient plutôt par nécessité - en 2013, ce sont aux rudiments de la déshydratation qu'il faudra se frotter.
La technique ne sert plus qu'aux grands sportifs voulant alléger le poids d'un sac de randonnée, mais plutôt aux gourmets en fait foi le succès boeuf obtenu par le jerky de bacon confit des deux comparses montréalais derrière JJ Comestible (www.jjcomestibles.com), lors de la dernière édition du marché POP Montréal.
On aimera donc tout autant la déshydratation pour les viandes et les poissons que les fruits et les légumes, raffolant de sa capacité à concentrer la saveur des aliments et à créer d'intéressants mariages de textures dans l'assiette. Et oui, un simple four conventionnel suffit très souvent.
- Violaine Ballivy
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Le marbre
Oubliez les aménagements en marbre - ornementés, ouvragés et plutôt rococo - des années 70! Aujourd'hui, les concepteurs revisitent cette matière naturelle dans un esprit contemporain ou avec une pointe d'humour. Difficile d'ailleurs de rester de marbre... devant le drôle de fauteuil « Louis XV goes to sparta ». On le jurerait dur comme la pierre, alors qu'il est moelleux et drapé d'un tissu qui affiche un motif de marbre. Confondant!
En parallèle, le « vrai » marbre compose une panoplie de meubles au design radicalement minimal. Les fioritures sont d'ailleurs bannies chez Marsotto edizioni, une entreprise qui fait appel à des designers réputés pour dessiner des tables et des accessoires en marbre. Même volonté de dépouillement chez les architectes d'ici, comme le Montréalais Laurent McComber. Lors de la remise à neuf d'une salle de bains, ce dernier a couvert les murs et le sol d'un carrelage de marbre blanc carrare tout en misant sur l'épuration.
Le marbre classique investit aussi d'autres pièces de la maison. Inspirés par les cuisines des anciennes maisons européennes, plusieurs Québécois l'adoptent en guise de comptoir ou de dosseret. Certains propriétaires vont aussi choisir du marbre (clair ou de couleur foncée) pour habiller une cheminée. Avis aux branchés : une autre matière effectue actuellement un retour remarqué, côté déco. Laquelle? Le fameux « terrazzo ». À suivre!
- Lucie Lavigne
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Le bois de chantier
Après le contreplaqué, un autre bois de chantier sort de l'ombre et révèle ses qualités décoratives: les panneaux OSB! Robustes et composés de grandes particules de bois orientées liées à chaud et sous pression, ils sont utilisés principalement dans l'élaboration de la charpente des bâtiments à ossature de bois. Surprise! Ils font aussi le bonheur des adeptes de matières brutes et d'ambiances-chocs! En prime, son coût est abordable (environ 12$ pour un panneau de 15/32 po d'épaisseur). Mais n'est-ce pas bourré de colle, direz-vous? «À peine 6% de la masse totale», assure Kim Lajoie, ingénieur et conseiller technique au Centre d'expertise cecobois.
En Europe, des architectes n'hésitent pas à l'utiliser comme revêtement mural. Même phénomène à Montréal. Stéphane Asselin a mis en valeur la texture et le caractère graphique de ce matériau modeste (souvent snobé) lors du réaménagement d'un appartement. «Des panneaux OSB convenaient parfaitement au couple propriétaire, des graffiteurs et graphistes très urbains et très street et dont le budget était limité, explique le designer. Mais pour ennoblir le matériau, que nous avons couvert d'un vernis ignifuge, précise-t-il, il a fallu faire preuve d'une grande précision lors de son installation aux murs et au plafond.»
- Lucie Lavigne
Détrompez-vous, les travaux de rénovation sont bel et bien terminés! Ordinairement camouflés dans la charpente, les panneaux de grandes particules orientées (OSB) ont été utilisés, ici, en guise de revêtement, ainsi que pour la création du mobilier intégré. Conçu par le designer Stéphane Asselin, le réaménagement de cet appartement montréalais a été réalisé par La Firme.
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L'idéal rural
Bois de grange récupéré, toit en pente, structure apparente, vérandas d'été ou dortoirs... Sorte de pendant architectural de la cuisine-réconfort, le nouveau chic rural fait de plus en plus d'adeptes. Des designers vont jusqu'à réintroduire la cuisinière de fonte dans les cuisines dernier cri. Dans la foulée, plusieurs architectes revisitent le modèle traditionnel des maisons de campagne et des bâtiments de ferme du Québec.
Vent de nostalgie? Nenni: ils réinterprètent les caractéristiques et la rusticité de ces constructions dans un esprit actuel et dépouillé. L'architecte Marc Blouin a d'ailleurs conçu une maison contemporaine aux airs de grange ancestrale. Insérée dans le paysage rural de l'île d'Orléans, cette habitation à l'ambiance réconfortante marie tradition et modernité. À preuve: elle adopte un profil aux lignes nettes et des fenêtres pleine hauteur tout en étant coiffée d'une toiture à baguettes et à double pente. Autre attrait: l'isolation, réalisée par l'extérieur, a permis d'exposer l'ensemble de la structure en bois ainsi que le platelage des murs et de la toiture à l'intérieur. Ce qui confère à l'étage des chambres des allures de grenier...
- Lucie Lavigne
Malgré les apparences, ceci n'est pas une grange... L'architecte qui a conçu cette habitation contemporaine, parfaitement inscrite dans le paysage agricole de Sainte-Pétronille, a réinterprété le vocabulaire de la maison traditionnelle de l'île d'Orléans. photoS fournie par benoît lafrance
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Le fouillis contrôlé
Moins de minimalisme ultraléché. Plus d'exubérance et de mélanges. Le nouveau style qu'on aime se résume à deux mots: rétro-bohème. Par ici la vaisselle de mamie, les miroirs anciens, les photos découpées dans les magazines de mode ou de déco, les livres, les portraits.
d'arrière-grands-parents et les meubles vintage... Le nouveau parti pris des designers d'intérieur est de cultiver l'art des mises en scène à budget limité. Finis les intérieurs lisses où tout est caché. On choisit des objets disparates (grigris, souvenirs, «trésors» de marchés aux puces) et on les expose comme une oeuvre d'art. Mise en garde: il faut éviter les bric-à-brac inextricables. Le défi est de créer une composition graphique et poétique.
Vive le fouillis savamment contrôlé! Rien de tel pour personnaliser un espace de vie. Les designers les plus habiles jouent la carte du kitsch décalé en mêlant papiers peints anglais, imprimés flashy et curiosités. Dans le doute, il est préférable de jouer sûr et de miser sur un nombre limité d'objets dans une pièce aux murs immaculés...
- Lucie Lavigne
Nicole Lanteri n'hésite pas à transformer une élégante chaise (dénichée dans un marché aux puces) et une table rétro en espaces de rangement. Cette composition reflète le goût de la designer pour le chic parisien et le style éclectique. Photo fournie par Nicole Crowder
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Se déconnecter...
Au moment où tous les hôtels se targuent d'offrir l'internet sans fil, la mode est aux voyages où, justement, on se réjouira de voir son téléphone afficher: «pas de connexion» parce que, franchement, il n'y a pas de meilleur moyen de décrocher. Pas de Facebook. Pas de courriel. Pas de Twitter. Oui, on peut survivre! L'hôtel Quincy de New York, entre autres, propose à ses clients incapables de résister à la tentation de pianoter sur un clavier de laisser tous leurs appareils électroniques à la réception. Pour les vrais mordus, des agences touristiques offrent des cures complètes de quelques jours à un mois au Cambodge ou aux Grenadines, avec séances de yoga ou de méditation et consultations avec des psychologues. Ou encore on choisira tout simplement une destination où la couverture mobile est très faible: une randonnée dans les montagnes du Yukon, ça vous dirait?
- Violaine Ballivy
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... ou se connecter intelligemment
Vous ne sentez nul besoin de faire une pause d'internet? Alors ne partez surtout pas sans votre téléphone intelligent ou votre tablette électronique. «Ce sera LA tendance no 1 de l'industrie en 2013: l'internet de séjour», croit Paul Arseneault, directeur de la chaire de recherche Transat de l'UQAM, qui prévoit une multiplication des applications et des sites destinés précisément à accompagner le touriste une fois arrivé à destination, que ce soit pour obtenir des billets de théâtre, de hockey ou de musée, réserver un restaurant ou planifier ses déplacements en transports en commun.
«Les touristes ne partent pas sans réserver leur chambre d'hôtel, mais c'est rare qu'ils le fassent pour des spectacles ou des restaurants», relève Paul Arseneault. Le guide de voyage fait peau neuve et devient actif.
- Violaine Ballivy
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Rio de Janeiro
Vous rêvez de visiter Rio de Janeiro? C'est maintenant ou jamais (ou enfin, avant quelques années). La mégapole brésilienne accueillera en 2014 la Coupe du monde de soccer (de concert avec quelques autres villes du pays), puis les Jeux olympiques en 2016. Deux années pendant lesquelles la ville sera prise d'assaut par des dizaines de milliers de visiteurs et athlètes qui feront bondir le prix des hôtels et des restaurants et allongeront les files d'attente des sites touristiques. À éviter, donc.
Avant, on pourra profiter des premières améliorations apportées aux infrastructures: la ville est déjà en train de se mettre sur son 31. Le stade de Maracana, où auront lieu les cérémonies d'ouverture et de fermeture des JO, sera ouvert aux visiteurs dès le mois de juin.
- Violaine Ballivy
PHOTO Shana Reis/Reuters
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Terre-Neuve
On ne rit plus des Newfies: on les envie! Terre-Neuve est LA région du Canada où il faut aller en 2013. «Il y a une grande vogue, d'autant plus étonnante que ce n'était pas du tout une destination touristique avant», observe Paul Arseneault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat à l'UQAM. Les paysages sauvages, le parc de Gros Morne ont pourtant toujours été magnifiques, mais la vie culturelle s'est enrichie. Saint John's, la capitale, est considérée comme l'un des secrets gourmands le mieux gardés du pays avec l'ouverture d'un éventail de restaurants intéressants, dont Raymond's, sacré meilleure nouvelle table en 2011 par le magazine EnRoute. Et si vous en avez les moyens, ne manquez pas de séjourner au Fogo Inn, dont l'ouverture est prévue au printemps prochain. Les 29 chambres de cet hôtel à l'architecture remarquable, auront leur mur vitré donnant sur la mer.
- Violaine Ballivy
PHOTO Edouard Plante-Fréchette LA PRESSE
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Se faire rembourser
Parce qu'il n'y a rien de plus frustrant que de réaliser qu'on a payé sa chambre d'hôtel plus cher que les autres clients - et le plus souvent en pensant au contraire avoir fait une bonne affaire -, en 2013, on prend les moyens de se faire rembourser! Tingo.com, créé par le géant TripAdvisor, promet à ses utilisateurs que si le tarif d'une chambre réservée sur son site baisse entre le moment de la réservation et les 24 heures précédant leur arrivée, la différence leur sera automatiquement remboursée. Pas mal du tout, d'autant plus que la chose se produirait lors d'une transaction sur trois en moyenne. Le service ne s'applique qu'aux chambres remboursables, mais elles constituent la majorité des offres, et il est entièrement gratuit.
Seul inconvénient: on ratera les rabais proposés directement par les hôtels, mais on peut toujours contourner le problème puisque si l'on découvre un rabais plus intéressant 24 heures avant notre arrivée, on peut annuler notre réservation Tingo.com (sans frais pour les offres remboursables) et la refaire directement sur le site de l'hôtel.
- Violaine Ballivy