Le photographe britannique Adrian Fisk cherchait une façon de transmettre la parole des jeunes Chinois. Personne de son entourage, a-t-il réalisé, ne savait ce qu'il se passait dans la tête de ces jeunes Asiatiques. Mais comment le transmettre en image ?

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« J'ai longtemps réfléchi à la façon avec laquelle, comme photographe, je pourrais capter l'essence des gens », raconte le photographe, joint à son domicile londonien. « J'ai songé au photoreportage classique, mais j'ai réalisé que j'avais besoin de quelque chose de plus. »

Fisk avait entre autres déjà vu le chanteur américain Bob Dylan utiliser des affiches dans des vidéoclips. Il a aussi songé à l'époque où il faisait de l'autostop et aux manifestations auxquelles il a participé. « J'ai vu combien est efficace cette idée selon laquelle les gens s'expriment sur un bout de papier. Sa force de communication m'a frappée, c'est plus qu'une simple image. »

En 2008, il a parcouru 12 500 km en Chine pour trouver et photographier ses sujets dans le cadre du projet iSpeak. Chaque fois, il a pris le temps nécessaire pour expliquer son projet et discuter avec le participant. « La première pensée qu'ils me lançaient était souvent : "Je veux être riche." D'accord, mais 1,4 milliard de Chinois veulent la même chose ! Alors, on parlait de leur vie, pour que ça vienne vraiment du coeur. Parfois, on pouvait discuter pendant deux heures avant d'écrire sur le carton. »

En résulte cette fascinante mosaïque de pensées de jeunes Chinois. Chacun parle de ses propres préoccupations. Mais une vue d'ensemble permet de se rendre compte, note le photographe, « qu'on est tous pareils ». « Je crois que la communication est le premier pas vers la compréhension. Quand on communique, on facilite la compréhension des gens, la tolérance. Et la tolérance rend la société meilleure. »

Devant le succès de son projet, Adrian Fisk a repris le concept en Inde, en 2010, et s'apprête à visiter 25 pays pour un iSpeak mondial. « Nous vivons une époque où toutes ces choses que nous tenions pour acquises ne le sont plus », dit le photographe, citant les préoccupations économiques, écologiques et démocratiques qui nourrissent les revendications citoyennes. « C'est le moment de demander aux jeunes, partout dans le monde, d'écrire ce qu'ils veulent sur un bout de papier. »

À voir : adrianfisk.photoshelter.com

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