(Genève) Le système Covax, créé pour tenter de donner une chance aux pays pauvres d’accéder aux vaccins contre la COVID-19, devrait à l’avenir être intégré aux autres programmes d’immunisation de l’Alliance du vaccin (Gavi) pour gagner en efficacité, a annoncé jeudi cette organisation.

Réuni pendant deux jours à Genève, le conseil d’administration de Gavi ne veut pas aller trop vite en besogne et des plans sont en place pour que l’approvisionnement en vaccins contre la COVID-19 de 92 pays pauvres dans le monde puisse continuer à être assuré en 2023 « en cas de scénario du pire », selon un communiqué de Gavi. L’Alliance a piloté Covax en partenariat avec l’OMS et d’autres partenaires.

Il s’agit d’intégrer l’immunisation contre la COVID-19 aux autres programmes de vaccination que Gavi met en œuvre de plus longue date.  

L’idée est d’« améliorer les synergies, d’être plus réactif aux besoins des pays » et aussi éviter d’avoir à mettre en place tout un circuit spécifique à la COVID-19, ce qui mobilise des moyens humains et matériels et coûte cher, explique le communiqué.

« Le soutien se poursuit en 2023 », a déclaré à l’AFP la responsable de la mobilisation des ressources de Gavi, Marie-Ange Saraka-Yao. « Selon l’évolution de la pandémie, le plan sera de vraiment de l’intégrer dans les programmes existants », a-t-elle expliqué, insistant sur le fait que c’est ce que les pays demandaient.  

« Ça ne disparaît pas, mais c’est vraiment intégré », a-t-elle souligné.

Cette intégration permettrait par exemple aux gens de combiner l’injection d’un vaccin contre la COVID-19 avec celle d’autres pour tenter d’éviter la chute des taux de vaccination que l’on a constatée au plus fort de la pandémie.

À l’inverse, cela pourrait permettre de surmonter les réticences face aux vaccins contre la COVID-19.  

« Nous pensons que c’est en fait la meilleure façon d’améliorer et d’accélérer la demande », a expliqué Mme Saraka-Yao.

Covax a été lancé en juin 2020 avant que l’on ne puisse imaginer que les premiers vaccins seraient disponibles dès la fin de la même année. Il devait assurer un accès équitable à tous les pays, riches comme pauvres.

Mais dès que les premiers sérums ont été disponibles en quantités limitées, les États les plus riches ont raflé la mise.

Une fois lancé, Covax a connu des déboires qui ont encore retardé son action. L’Inde a bloqué les exportations du vaccin qui représentait l’essentiel de son approvisionnement. Il a néanmoins réussi à fournir près de deux milliards de doses.

À quelques jours du troisième anniversaire de la détection de la COVID-19 en Chine, les trois quarts des habitants des pays à revenus élevés ont reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19, contre moins d’un tiers des habitants des pays à faibles revenus, selon un tableau de bord de l’ONU.  

Neuf pays ont toujours un taux de vaccination inférieur à 10 %.