François Legault n’entend pas réimposer le masque obligatoire, malgré les cas de virus respiratoires en hausse chez les enfants et le débordement des urgences pédiatriques. Il y aura toutefois certaines « recommandations » en ce sens au niveau gouvernemental.

« Il n’est pas question de le réintroduire de façon obligatoire. Il va y avoir des recommandations. Ce sera fait demain par notre ministre de la Santé, Christian Dubé, et le [directeur national de santé publique] DLuc Boileau », a brièvement évoqué mardi le premier ministre, lors d’une mêlée de presse au Centre des congrès de Québec, en marge d’un caucus en prévision de la rentrée parlementaire.

Une conférence de presse des deux hommes est en effet prévue mercredi. La dernière sortie de M. Boileau au sujet de la COVID-19 et de mesures sanitaires remonte au début de novembre. Mi-octobre, Christian Dubé, lui, avait imploré la population de recevoir une dose de vaccin de rappel, au moment où les cas de COVID-19 et les hospitalisations y étant liées étaient en hausse.

À ce moment, Québec n’envisageait pas de nouvelles mesures sanitaires. Mais si un nouveau variant « plus dangereux et plus mortel » devait survenir, la situation pourrait toutefois changer, avait prévenu M. Boileau.

Mardi, la directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, a estimé que les enfants symptomatiques devraient porter un masque à l’école, sans toutefois l’obliger pour tous les enfants. « Le masque a une efficacité certaine pour réduire la transmission et peut-être nous aider [à ralentir] le nombre de cas pour éviter un pic trop haut qui dépasse les capacités hospitalières », a-t-elle déclaré, lors d’une rencontre technique avec les médias en après-midi.

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La Dre Mylène Drouin

Elle juge que les écoles devraient mettre des masques à la disposition des enfants et leur en offrir un en cas de symptômes. Par ailleurs, elle recommande fortement à toute la population de porter le masque dans certaines circonstances, comme dans les endroits fermés, avec beaucoup de personnes et pendant une longue période, comme dans les bars et les restaurants. « Ce n’est pas nécessairement en allant faire l’épicerie que c’est le plus à risque », a-t-elle dit.

Rappelons qu’en début de semaine, dimanche, le Collège des médecins (CMQ) avait recommandé de nouveau le port du masque dans les lieux publics, jugeant la montée des cas de virus respiratoires chez les enfants « inquiétante ». Porter le masque permettra « de se protéger et de protéger les autres », avait alors insisté l’organisme, sans toutefois réclamer une mesure obligatoire.

« Je n’ai jamais vu autant d’enfants admis à l’hôpital avec des virus respiratoires », avait tweeté dans la foulée la Dre Guylaine Larose, pédiatre au CHU Sainte-Justine. « Mais où est donc la Santé publique pour conseiller la population en matière de prévention ? », s’était-elle aussi interrogée.

Lundi, le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario a aussi recommandé « fortement » le port du masque dans tous les lieux publics intérieurs, dont les écoles et les garderies, mais sans aller jusqu’à le rendre obligatoire partout pour tous. Au Québec, le port du masque n’est plus exigé dans les espaces publics depuis le 14 mai.

Avec La Presse Canadienne