La vaccination contre la COVID-19 pour les enfants âgés de 6 mois à 5 ans a débuté lundi dans l’ensemble de la province. Un peu moins de 6000 rendez-vous ont été pris par les parents depuis que la Santé publique a ouvert la vaccination à cette tranche d’âge jeudi dernier.

Des parents ont répondu présents au centre de vaccination Pointe-Saint-Charles à Montréal, où deux cubicules de vaccination accueillaient la clientèle des moins de 5 ans.

« Il y a eu plus d’achalandage en début de journée, indique Kathia Pellerin, gestionnaire de site du centre de vaccination affilié au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. Le personnel était déjà bien préparé et on a aménagé l’espace en conséquence. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Beatriz, 16 mois, avec sa mère Monique Rezende

Pour Monique Rezende, mère de Thomaz, 4 ans, et de Beatriz, 16 mois, la décision de les faire vacciner était somme toute facile.

Je suis biologiste et je n’ai pas d’hésitations. Je pense que les bénéfices du vaccin surpassent les risques.

Monique Rezende, mère de Thomaz, 4 ans, et de Beatriz, 16 mois

« Ce n’était pas si pire », a lancé son fils Thomaz après l’injection, tout fier de ses nouveaux autocollants.

Laura Pavelka n’avait aucune hésitation ni appréhension au moment de prendre rendez-vous pour ses deux fils de quatre ans et un an et demi. « Je pense qu’on a célébré lorsque le vaccin a été approuvé pour eux, raconte-t-elle. Je suis assez surprise qu’ils n’aient pas attrapé la COVID jusqu’ici, d’autant plus qu’ils vont à la garderie. »

Du côté de Sébastien Langlois, faire vacciner son petit Damien, âgé de trois ans et demi, est avant tout un choix rationnel et éclairé. « Je suis un ancien travailleur de la santé, donc j’étais dans les premiers à recevoir le vaccin. Dès que j’ai su que la vaccination était ouverte pour les 6 mois et plus, j’ai pris rendez-vous sur Clic Santé », explique-t-il.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Sébastien Langlois en compagnie de son fils Damien, âgé de trois ans et demi, au centre de vaccination Pointe-Saint-Charles, à Montréal.

Comme de nombreux parents présents sur place, Michael Rowe partage un point de vue similaire. « Je suis venu ici parce que je crois que cela profitera à l’ensemble de la population si ma fille de 3 ans est vaccinée, en plus de la protéger elle, affirme-t-il. On sait que c’est la bonne chose à faire. On lui a promis de la crème glacée juste après. »

Il admet avoir eu des interrogations initiales par rapport à la vaccination chez les tout-petits, mais après avoir effectué quelques recherches sur le vaccin administré aux jeunes enfants, ses craintes se sont dissipées.

Des parents partagés

Le centre de vaccination Pointe-Saint-Charles offre le vaccin Spikevax de Moderna, adapté pour les enfants âgés de 6 mois à 4 ans. Il contient le quart d’une dose administrée aux adultes.

Le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) a donné à son tour son aval au vaccin, disant qu’il génère une « bonne réponse immunitaire chez les enfants après deux doses » avec un dosage réduit, avait détaillé le ministère de la Santé et des Services sociaux dans un communiqué.

Pour les enfants immunodéprimés, le CIQ recommande trois doses, en utilisant un intervalle minimal de quatre semaines entre chaque dose. Une seule dose est suffisante pour un enfant en bonne santé ayant déjà eu la COVID-19.

Les moins de 5 ans représentent le dernier groupe d’âge à avoir obtenu l’autorisation de Santé Canada pour la vaccination, qui avait approuvé le vaccin de Moderna pour les jeunes enfants le 14 juillet dernier.

Le directeur de Santé publique, le DLuc Boileau, avait annoncé jeudi dernier en conférence de presse que la province avait obtenu une première livraison de 70 000 doses pour enfants. Le Québec compte environ 400 000 enfants âgés de 6 mois à 4 ans.

Néanmoins, seuls 44 % des parents ont l’intention de faire vacciner leur enfant contre la COVID-19, révèle un sondage de l’Institut national de santé publique (INSPQ) du 12 juillet dernier.

De plus, 40 % des parents n’en auraient pas du tout l’intention et 16 % seraient toujours indécis.

Parmi les parents n’ayant pas l’intention de faire vacciner leur enfant, 23 % admettent avoir des craintes liées aux effets secondaires possibles des vaccins contre la COVID-19.

Une autre tranche de 23 % ne voit pas l’utilité du vaccin, estimant que les risques pour la santé de leur enfant sont faibles.

En troisième place des raisons invoquées pour refuser la vaccination à leur enfant, 16 % des parents jugent leur enfant trop jeune pour recevoir ce vaccin.

Avec La Presse Canadienne