Le Canada pourrait bientôt emboîter le pas aux États-Unis en approuvant la vaccination des enfants de moins de 5 ans au cours des prochaines semaines.

L’agence fédérale responsable de la gestion de la pandémie a indiqué avoir reçu une soumission de la société pharmaceutique Moderna pour l’approbation de son vaccin en deux doses chez les enfants de moins de 5 ans, a confirmé le DHoward Njoo, de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), vendredi.

Quelques minutes plus tôt, aux États-Unis, l’agence américaine chargée d’approuver les médicaments (FDA) avait autorisé les vaccins contre la COVID-19 de Pfizer et de Moderna pour les tout-petits, ouvrant la voie aux premières injections dès la semaine prochaine.

Plus précisément, le vaccin de Moderna a été autorisé pour les enfants entre 6 mois et 5 ans, alors que les enfants de 6 mois à 4 ans pourront recevoir le vaccin en trois doses de Pfizer.

« Les régulateurs de Santé Canada sont encore en train d’étudier la question. Nous pouvons certainement anticiper une décision dans les prochaines semaines », a affirmé le DNjoo, qui était aux côtés de l’administratrice en chef de l’ASPC, la Dre Theresa Tam.

Jusqu’à présent, seul Moderna a soumis cette demande à Santé Canada.

Des parents partagés

Moins de la moitié des parents (41 %) d’enfants âgés de 0 à 4 ans ont l’intention de faire vacciner leurs enfants si le vaccin leur était offert, selon un sondage de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), réalisé au cours des dernières semaines.

Dans ce même sondage, 43 % des parents ont révélé ne pas avoir l’intention de faire vacciner leurs jeunes enfants et 16 % des parents sont indécis.

Parmi les parents qui ne désirent pas faire vacciner leurs jeunes enfants, près du tiers (31 %) n’en voient pas l’opportunité et invoquent le faible risque de complications liées au coronavirus chez ce groupe d’âge.

Comme deuxième et troisième raisons les plus souvent citées par les parents refusant la vaccination de leurs enfants, on mentionne les craintes liées aux effets secondaires possibles des vaccins (16 %) et l’âge des enfants, jugés trop jeunes pour se faire vacciner contre la COVID-19 (14 %).

Au Québec, les 5 à 11 ans possèdent le plus faible taux de vaccination parmi les groupes admissibles : 60,1 % des 5 à 11 ans ont reçu au moins une dose de vaccin, ce qui est nettement moins que chez les 12 ans et plus (92,1 %), selon d’autres données de l’INSPQ.

Pour ce qui est de la deuxième dose, 47,1 % des 5 à 11 ans ont reçu deux doses de vaccin, contre 90,3 % des 12 ans et plus.

Vers une vague estivale ?

La propagation de la COVID-19 reste faible à l’échelle nationale, mais l’ASPC s’inquiète de la croissance des sous-variants d’Omicron BA.2.12.1, BA.4 et BA.5. Avec la période estivale, propice aux rassemblements et aux voyages, elle recommande aux résidants d’être à jour dans leurs vaccins, de maintenir un niveau de ventilation optimale dans les immeubles et de continuer de porter le masque et de s’isoler en cas de symptômes.

En date du 29 mai, les sous-variants BA.2.12.1, BA.4 et BA.5 représentaient le tiers (35 %) des nouveaux cas au Québec.

Le Québec observe une tendance à la hausse des nouveaux cas de COVID-19, tandis que les hospitalisations et les décès ont atteint un plateau.

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) rapportait vendredi 877 nouveaux cas, portant la moyenne quotidienne calculée sur sept jours à 704. La tendance est ainsi en hausse de 18 % sur une semaine.

Les données de l’INSPQ font également état de 5 nouveaux décès vendredi, portant la moyenne quotidienne à 7. La tendance est stable sur une semaine.

Le Québec rapporte également vendredi une hausse de 6 hospitalisations ; 1010 personnes sont hospitalisées en ce moment, ce qui représente une tendance stable sur une semaine.

Dès le 20 juin, il ne sera plus obligatoire pour les voyageurs en train ou en avion en partance du Canada d’être vaccinés contre la COVID-19.

Bien que l’ASPC ne condamne pas la levée de cette restriction, elle appelle tout de même à la prudence. « Ce n’est pas parce qu’il n’y a plus d’obligation qu’on doit cesser de se protéger ou de protéger autrui, a insisté la Dre Tam. Soyez à jour dans vos vaccins. »

Point sur la variole simienne

Outre la COVID-19, Ottawa a appelé à la vigilance devant la propagation de la variole simienne.

En date du 17 juin, on recensait au Canada 168 cas de variole simienne au Canada, dont 141 cas confirmés au Québec.

Selon l’ASPC, la plupart des cas concernent des hommes âgés de 20 à 69 ans contaminés lors de contacts sexuels.

Le DNjoo a toutefois rappelé que la maladie pouvait aussi se transmettre lors de contacts étroits avec la personne infectée ou ses objets personnels, comme une serviette ou de la literie.

« L’OMS[Organisation mondiale de la santé] a une réunion la semaine prochaine pour discuter de la variole simienne », a ajouté la Dre Tam.

Avec la collaboration de Pierre-André Normandin, La Presse