L’état d’urgence sera levé le 19 mai prochain à Montréal. Il avait été réactivé il y a près de cinq mois, dans la foulée de la cinquième vague de COVID-19 propulsée par le variant Omicron. La mairesse Valérie Plante n’exclut pas de réutiliser cet outil au besoin.

Dans un communiqué, les autorités justifient notamment leur décision par « le taux de vaccination élevé » dans la population montréalaise. À ce jour, environ 87,8 % des Montréalais ont une dose de vaccin, 84,6 % d’entre eux en ont deux et 55,5 % ont maintenant trois doses.

Plus globalement, on indique que « l’amélioration de la situation liée à la COVID-19 » et les récents allégements du gouvernement provincial ont joué pour beaucoup. Québec vient d’annoncer la fin du masque obligatoire dans les lieux publics d’ici le 14 mai prochain. Le couvre-visage demeurera toutefois obligatoire dans le transport en commun et dans les établissements de santé pendant encore un certain temps.

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Valérie Plante

Montréal assure pouvoir être « en mesure de réaliser ses actions d’urgence sans dépendre des pouvoirs exceptionnels » que lui conférait l’état d’urgence. Au plus fort de la pandémie, celui-ci a permis à la Ville et l’agglomération de « soutenir les efforts du réseau de la santé » dans la lutte contre la COVID-19, indique la mairesse Valérie Plante dans une déclaration.

Dans les derniers mois, la Ville a notamment offert son aide en prêtant des sites municipaux ou en offrant son support logistique pour l’ouverture de centres de jour extérieurs, de haltes alimentaires et de centres d’hébergement d’urgence pour venir en soutien aux personnes en situation d’itinérance. L’administration a également soutenu le réseau de la santé dans l’ouverture des cliniques de dépistage et de vaccination, et distribué des équipements de protection aux travailleurs vulnérables.

Pas exclu de le réutiliser

« Malgré la levée envisagée de l’état d’urgence, nous restons vigilants face à l’évolution de la pandémie et nous suivrons attentivement la situation. Si des changements surviennent, nous serons prêts à prendre les meilleures décisions », prévient toutefois Mme Plante.

Son administration précise également au passage que le Plan de sécurité civile de l’agglomération (PSCAM) demeure « en vigueur », afin de coordonner les actions et les communications entre la Santé publique, la Ville et le Centre de sécurité civile sur la « situation sanitaire ».

En août 2021, l’administration Plante avait mis fin à l’état d’urgence sur son territoire pour la première fois en un an et cinq mois de pandémie, une première dans toute l’histoire de la ville. Montréal était ensuite retournée à ce régime d’exception à la fin décembre, devant une hausse fulgurante des cas de COVID-19, propulsée par le variant Omicron et la cinquième vague.

L’opposition veut une reddition de comptes

Dans l’opposition officielle à l’hôtel de ville, le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem, a indiqué mercredi que son parti compte « demander une reddition de comptes publique à l’administration pour le conseil municipal du mois de juin ». « Nous demeurons vigilants à l’égard de l’évolution de la situation sanitaire. Rappelons que c’est Ensemble Montréal qui avait proposé la remise en place de l’état d’urgence en décembre dernier alors que la cinquième vague propulsée par le variant Omicron faisait son apparition en force », a-t-il avancé.

Le tout survient alors que le Québec observe depuis quelques semaines déjà une baisse des nouvelles infections et des hospitalisations liées à la COVID-19. Les 1847 personnes toujours hospitalisées dans la province représentent une baisse de 15 % sur une semaine. Aux soins intensifs, les 62 patients représentent une baisse de 21 % sur une semaine.

Sur la colline Parlementaire, à Québec, le gouvernement Legault a quant à lui confirmé en mars dernier que les mesures d’exception qui seront encore en vigueur lors de l’adoption du projet de loi mettant fin à l’état d’urgence sanitaire, au printemps, vont demeurer en place jusqu’au 31 décembre. Québec se garde d’ailleurs le pouvoir de « modifier ou abroger » un décret ou un arrêté. Certains contrats pourront aussi être prolongés pour une période de cinq ans.