Nous dormons moins bien, passons plus de temps devant notre écran et faisons moins de sport. Mais surtout, nous avons davantage mal à l’âme. Les deux années de pandémie ont été très difficiles pour les Québécois, sur les plans tant physique que mental. Portrait-robot des Québécois en 2022 par rapport à 2019.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Vue sur le centre-ville de Montréal

1) Nous dormons moins bien

34 % des Québécois ont vu la qualité de leur sommeil diminuer, 58 % n’ont observé aucun changement, et 8 % ont vu une amélioration dans la qualité de leur sommeil. Les femmes (38 %) ont été plus nombreuses que les hommes (30 %) à avoir vu la qualité de leur sommeil diminuer.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

La pandémie et le confinement ont eu une incidence sur le temps que les Québécois passent devant l’écran et sur les réseaux sociaux.

2) Nous passons plus de temps devant notre écran

  • 61 % des Québécois passent plus de temps devant leur écran qu’avant la pandémie
  • 35 % des Québécois y passent autant de temps qu’avant
  • 3 % des Québécois y passent moins de temps
  • 78 % des 18-24 ans passent plus de temps devant leur écran qu’avant la pandémie

3) Nous sommes davantage sur les réseaux sociaux

  • 49 % des Québécois passent davantage de temps sur les réseaux sociaux qu’avant la pandémie
  • 44 % des Québécois y passent autant de temps qu’avant
  • 7 % des Québécois y passent moins de temps

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Près de la moitié des Québécois dit faire moins d’activité physique qu’avant la pandémie

4) Nous nous préoccupons davantage de notre poids

  • 40 % des Québécois se préoccupent davantage de leur poids qu’avant la pandémie
  • 55 % des Québécois s’en préoccupent autant
  • 5 % des Québécois s’en préoccupent moins
  • 50 % : proportion des 18-24 ans qui se préoccupent davantage de leur poids qu’avant la pandémie

5) Nous faisons moins de sport

  • 46 % des Québécois font moins de sport qu’avant la pandémie
  • 40 % en font autant
  • 14 % en font davantage
  • Les jeunes sont les plus affectés : 55 % des 18-24 ans font moins de sport qu’avant la pandémie

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Anxiété et dépression : la pandémie a eu un impact négatif sur la santé mentale des Québécois.

6) Notre santé mentale ne va pas bien

Il y a deux fois plus de Québécois de tous âges qui ont eu des idées suicidaires sérieuses depuis 12 mois, en octobre 2021, qu’avant la pandémie (enquête en 2014-2015).

  • En octobre 2021 : 6,4 % des Québécois
  • En 2014-2015 : 2,8 % des Québécois

En contexte de crise, les gens qui souffrent ont souvent tendance à moins consulter. Les gens se disent : “tout le monde a de la peine et est anxieux, pourquoi j’irais consulter ?”. Au cours des 12 derniers mois, une personne sur trois ayant des symptômes de dépression est allée consulter. Dans ce contexte, on doit avoir une approche de promotion de la santé mentale dans les milieux de vie.

La Dre Mélissa Généreux, médecin spécialisée en santé publique et professeure à l’Université de Sherbrooke

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

La pandémie a eu un impact négatif sur la santé mentale et le bien-être de la majorité des étudiants au cégep et à l’université.

7) La santé mentale de nos jeunes ne va (vraiment) pas bien

Entre 50 % et 60 % : proportion des Québécois de 16 à 25 ans qui ont eu des symptômes modérés à sévères d’anxiété ou de dépression au cours des deux dernières semaines (en octobre 2021)

La pandémie a eu un impact négatif sur la santé mentale et le bien-être de :

  • 79 % des étudiants au cégep et à l’université
  • 49 % des élèves au secondaire et aux écoles professionnelles

La pandémie a eu un impact négatif sur la santé physique de :

  • 63 % des étudiants au cégep et à l’université
  • 38 % des élèves au secondaire et aux écoles professionnelles

Durant la pandémie, la proportion des 18-24 ans avec des idées suicidaires sérieuses depuis 12 mois est passée de 7,7 % en novembre 2020 à 11,2 % en octobre 2021.

Les catégories d’âge aux extrémités vont souvent réagir plus fortement lors d’évènements catastrophiques. Dans le contexte de la pandémie, la peur du virus était beaucoup plus forte chez les personnes plus âgées, qui ont davantage accepté le sens des mesures sanitaires. Ce fut plus difficile pour les jeunes [sur le plan de la santé mentale], les mesures étaient davantage vues comme une atteinte à leur jeunesse, ça leur faisait plus mal.

La Dre Mélissa Généreux, médecin spécialisée en santé publique et professeure à l’Université de Sherbrooke

8) Nous gagnons plus d’argent

Les salaires ont augmenté davantage qu’à l’habitude durant la pandémie, entre autres en raison des programmes d’aide gouvernementaux.

Depuis que la campagne de vaccination a commencé, l’économie a redémarré à divers degrés selon les secteurs, et la pénurie de main-d’œuvre a contribué à faire augmenter les salaires au cours de la dernière année.

Pierre Emmanuel Paradis, économiste et président de la firme AppEco

Hausse annuelle des salaires (rémunération hebdomadaire moyenne)

  • + 5,0 % : durant les 21 mois de la pandémie (mars 2020 à novembre 2021)
  • + 4,4 % : durant les 21 mois avant la pandémie (mars 2018 à mars 2020)
  • + 2,7 % : durant les 10 ans avant la pandémie (janvier 2010 à mars 2020)

Taux de chômage

  • Février 2020 : 4,6 %
  • Avril 2020 (sommet durant la pandémie) : 17,5 %
  • Janvier 2022 : 5,4 %

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le coût de la vie a beaucoup augmenté depuis le début de la pandémie.

9) … mais tout coûte aussi plus cher !

Le coût de la vie a aussi augmenté. Et de façon très importante depuis plusieurs mois.

Depuis septembre 2021, l’inflation augmente tous les mois d’au moins 5 % par rapport à l’année précédente. En 2019 et en 2020, l’inflation n’avait jamais augmenté plus de 2,7 % pour un mois par rapport à l’année précédente.

L’inflation a beaucoup accéléré en deuxième moitié de pandémie, à des sommets qu’on n’a pas vus depuis des décennies.

Pierre Emmanuel Paradis, économiste et président de la firme AppEco

Sources : • Pour les points 1 à 5 :  Institut national de santé publique du Québec (sondage pour la période du 7 au 19 janvier 2022, par rapport à avant la pandémie)
• Pour les points 6 et 7 : deux enquêtes effectuées sur les jeunes (dans quatre régions du Québec) et sur les adultes (dans toutes les régions du Québec) durant la pandémie par l’équipe de la Dre Mélissa Généreux ; ces enquêtes ont été réalisées par l’Université de Sherbrooke et le CIUSSS de l’Estrie–CHUS
• Pour les points 8 et 9 : AppEco et Statistique Canada