Une clinique sans rendez-vous du traitement de la COVID-19 « conçue pour les non-vaccinés » doit ouvrir ses portes mercredi. Le médecin à l’origine du projet, le DTrevor Wesson, dit vouloir « contribuer à réduire le nombre de lits d’hôpitaux nécessaires pour les patients non vaccinés », en administrant des médicaments comme la fluvoxamine. Le Collège des médecins du Québec (CMQ) appelle toutefois le public « à la grande prudence » dans ce dossier.

« Je veux protéger les non-vaccinés comme je protège mes patients contre les maladies et les hospitalisations, même s’ils fument des cigarettes ou si elles ne prennent pas le vaccin contre la grippe. C’est de la santé publique », explique M. Wesson à La Presse, en rappelant que plusieurs raisons, comme la peur et la désinformation, peuvent pousser quelqu’un à ne pas se faire vacciner.

Il compte offrir ses services ce mercredi, entre 9 h et 17 h, à la Polyclinique médicale populaire de Montréal, où il exerce. La clinique sera « accessible sans rendez-vous » aux 18 ans et plus, sur le principe du « premier arrivé, premier servi ». Le médecin dit vouloir « envoyer un message positif à la société et mettre fin à l’acrimonie contre les non-vaccinés » au Québec. Si la clinique est relativement achalandée, il compte d’ailleurs continuer d’offrir le service dans les jours qui suivront.

La fluvoxamine, un antidépresseur générique que le médecin compte administrer à ses patients, est une alternative au Paxlovid de Pfizer, affirme le DWesson. Il rappelle que l’Ontario a déjà inclus la fluvoxamine dans ses recommandations de traitement, et que certaines études cliniques crédibles, faites par l’Université Johns Hopkins ou l’Université Harvard, ont montré son efficacité. Une étude de la revue médicale The Lancet concluait aussi en octobre que le médicament « réduit considérablement le risque d’hospitalisation chez certains patients COVID-19 à risque sérieux de maladie grave ».

À Montréal, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a participé aux essais cliniques de la fluvoxamine, mais a dû interrompre sa participation en raison de problèmes de recrutement. « On en saura plus sur l’efficacité réelle avec d’autres études en cours », disait samedi à La Presse Todd Lee, interniste à l’Institut de recherche du CUSM, pour qui les essais sur la fluvoxamine sont néanmoins prometteurs.

« Grande prudence »

Pour le moment, le Collège des médecins du Québec (CMQ), lui, appelle toutefois à « la plus grande prudence » avant de consulter une telle clinique.

Sa porte-parole, Leslie Labranche, rappelle que « la vaccination demeure la meilleure protection contre la COVID-19 ». « Nous suggérons au public la plus grande prudence. En vertu de son Code de déontologie, le médecin doit s’abstenir d’avoir recours à des examens, investigations ou traitements insuffisamment éprouvés, sauf dans le cadre d’un projet de recherche et dans un milieu scientifique », poursuit-elle.

Il y a quatre ans, dans un tout autre dossier, M. Wesson avait été radié pour 13 mois pour avoir abandonné 1500 patients à son ancienne clinique Novomed, située près du square Victoria, au centre-ville de Montréal. Le CMQ s’était alors adressé à la Cour supérieure du Québec afin de bloquer d’urgence tous les accès du DWesson aux plateformes informatiques permettant de consulter des dossiers médicaux.

Avec Mathieu Perreault, La Presse