(Québec) La commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, rendra public le 19 janvier son très attendu rapport final d’enquête sur la performance du système de santé au cours de la pandémie de COVID-19.

Son rapport préliminaire, dévoilé en septembre, a donné le ton : la désorganisation des services, une mauvaise évaluation de la qualité des soins et le manque de données fiables ont « contribué au triste bilan de la première vague de la pandémie de COVID-19 pour les personnes âgées hébergées au Québec », concluait la commissaire.

Elle relevait des « lacunes dans la gouvernance » qui expliquent, du moins en partie, le nombre élevé de morts durant la première vague. En date du 30 août 2020, 5745 personnes étaient mortes de la COVID-19, dont 90 % hébergées en CHSLD, en résidence pour aînés (RPA) ou en ressource intermédiaire.

« Au début de la crise, les occasions manquées de prendre de bonnes décisions ont été nombreuses, et les conséquences de ces rendez-vous ratés, excessivement graves », écrivait Joanne Castonguay dans une remarque accablante pour le gouvernement Legault.

Le dépôt de son rapport final représentera un autre passage difficile pour Québec. Le 23 novembre, la protectrice du citoyen Marie Rinfret déposait son propre rapport d’enquête qui venait contredire le gouvernement. Il n’y a eu aucune directive ou initiative de Québec en début d’année 2020 pour préparer les CHSLD à la COVID-19, contrairement à ce que soutenaient l’ex-ministre Danielle McCann et d’autres représentants gouvernementaux devant la coroner Géhane Kamel, qui mène une enquête elle aussi.

Vendredi, la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, témoignera finalement devant la coroner pour livrer sa version des faits. Elle le fera même si elle est toujours en congé de maladie pour épuisement professionnel. Il n’est pas prévu qu’elle reprenne ses fonctions bientôt.