(Ottawa) De plus en plus de prisons fédérales signalent des éclosions de COVID-19, la flambée des infections affectant à la fois les détenus et un grand nombre de membres du personnel.

Service correctionnel du Canada (SCC) affirme faire face à de nouvelles éclosions dans trois établissements : l’Établissement de l’Atlantique au Nouveau-Brunswick ; Drumheller en Alberta ; Stony Mountain au Manitoba et Kent en Colombie-Britannique.

Alors que les nouvelles éclosions ont conduit des dizaines de détenus à être infectés par la COVID-19, le nombre de cas parmi le personnel pénitentiaire a été beaucoup plus élevé.

La porte-parole de SCC, Marie Pier Lécuyer, a déclaré vendredi qu’un total de 248 membres du personnel avaient été déclarés positifs au virus causant la COVID-19, comparativement à 107 détenus. La veille, l’agence avait signalé des infections chez 160 membres du personnel et 88 détenus.

L’établissement Drumheller recensait à lui seul 41 des nouvelles infections du personnel signalées vendredi, ainsi que la contamination de 13 détenus.

Les récentes éclosions, qui ont également touché l’établissement Nova pour femmes de la Nouvelle-Écosse, l’établissement Warkworth en Ontario et l’établissement de La Mazaca dans les Laurentides, surviennent alors que le Canada fait face à une explosion du nombre de nouveaux cas de COVID-19 alimentée par le variant hautement contagieux Omicron.

Tandis que le nombre de cas parmi les détenus et le personnel continue d’augmenter, Mme Lécuyer a déclaré que le SCC examinait le nombre d’employés dans ses établissements pour s’assurer qu’il y a suffisamment d’agents pour continuer à fonctionner en toute sécurité.

« En outre, nous avons des plans d’urgence, qui indiquent des mesures supplémentaires qui peuvent être prises pour résoudre le problème des niveaux de dotation, telles que l’approbation des heures supplémentaires du personnel et le remplacement des agents correctionnels par les gestionnaires, au besoin », a-t-elle déclaré.

Certaines provinces ont pris la décision difficile ces derniers jours de garder les travailleurs essentiels tels que les policiers, les ambulanciers paramédicaux et les travailleurs hospitaliers au travail même après avoir été déclarés positifs à la COVID-19.

Bien que les agents correctionnels ne retournent pas au travail tant qu’ils ne sont pas complètement rétablis, Mme Lécuyer a déclaré que l’agence a mis en place un protocole permettant le retour du personnel asymptomatique qui a terminé « la majorité » de sa période d’isolement de 10 jours.

Ces membres du personnel seront soumis régulièrement à des tests rapides et à d’autres « mesures d’isolement au travail », a-t-elle ajouté.

Le président national du Syndicat des agents correctionnels du Canada, Jeff Wilkins, a déclaré qu’il était préoccupant que le personnel pénitentiaire ait à faire face à la COVID-19.

Cependant, alors que le syndicat a poussé le gouvernement fédéral à instituer une prime de risque pour les agents correctionnels, M. Wilkins a déclaré qu’il était généralement satisfait des mesures mises en place pour les protéger.

« Bien sûr, rien ne peut être parfait, mais je pense que les choses que nous avons mises en place ont réussi à maintenir les chiffres aussi bas qu’ils le sont », a-t-il déclaré.

M. Wilkins a ajouté qu’il n’y avait pas de solution unique à une pénurie de personnel, mais qu’une avenue pourrait consister à faire venir du personnel d’une autre institution à proximité et qui ne connaît pas d’éclosion.

À l’Établissement de La Macaza, 15 membres du personnel étaient déclarés positifs. Mme Lécuyer avait précédemment déclaré que les niveaux de dotation de l’établissement au Québec étaient adéquats malgré les infections.