Pour prêter main forte au gouvernement Legault dans la vaccination et dans les CHSLD, la Croix-Rouge enverra « progressivement » 300 agents de soutien supplémentaires dans le réseau de la santé au courant des prochains jours. Dans le contexte actuel, l’organisme humanitaire dit se préparer à toute éventualité.

« On ne sait pas pour quoi exactement on se prépare, mais on sait qu’il faut être prêts. S’il y a des choses qui changent, on va s’adapter. C’est notre quotidien. La pandémie vient s’ajouter à ce qu’on fait déjà en temps régulier », explique à La Presse la directrice des communications du groupe, Carole Du Sault.

Elle confirme du même coup que son groupe a récemment reçu une demande du gouvernement du Québec, qu’il a accepté, pour « accroître sa présence dans diverses opérations » liées à la pandémie de COVID-19. Elle y inclut la vaccination, mais aussi et surtout une présence dans les établissements de santé.

Nous allons remobiliser des gens de notre équipe pour faire ce qu’on a fait dans les vagues précédentes. Par exemple dans les CHSLD, on va avoir des gens pour aller prêter main-forte aux équipes en place et être présents auprès des résidants. C’est une opération qui nous a été spécifiquement demandée.

Carole Du Sault, directrice des communications

Cette dernière précise aussi que certains experts en prévention et en contrôle des infections (PCI) de la Croix-Rouge seront envoyés « là où les autorités auront des besoins », notamment pour évaluer comment les mesures sont appliquées et « prodiguer des conseils pour les mettre en place » en fonction. D’autres seront aussi chargés de former du personnel gouvernemental.

« On prévoit qu’on va pouvoir déployer 300 personnes progressivement, dans les prochains jours ou semaines. Toutefois, ça sera à la demande des autorités de la santé à savoir où nous irons, à quel endroit en premier, et faire quoi exactement. Les équipes se parlent en ce moment », confie au passage la directrice.

Entre juillet 2020 et la fin mars 2021, la Croix-Rouge avait été présente dans 89 sites. Une centaine de membres du personnel de la Croix-Rouge sont d’ailleurs « encore sur le terrain » pour aider les équipes du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Avec cette nouvelle entente, ce sont donc 400 employés qui y seront déployés au total.

L’aide de l’armée réclamée

Plus tôt, mardi, la ministre de la Sécurité publique et vice-première ministre, Geneviève Guilbault, a pressé Ottawa de déployer des soldats des Forces armées canadiennes (FAC) rapidement, afin de soutenir ses efforts visant à accélérer la campagne de vaccination d’une dose de rappel. Le gouvernement Trudeau s’est dit ouvert à l’idée, en rappelant que ses ressources sont limitées.

« Omicron menace la capacité hospitalière du Québec. Il faut accélérer la vaccination des Québécois. J’ai officiellement demandé au gouvernement fédéral l’assistance des Forces armées canadiennes et de ressources d’autres organisations en mesure de contribuer à la vaccination de masse », a en effet indiqué la ministre de la Sécurité publique et vice-première ministre, Geneviève Guilbault, en fin de journée mardi.

Dans une lettre envoyée à la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, que La Presse a obtenue, Geneviève Guilbault a aussi précisé que le gouvernement Legault souhaite une confirmation du fédéral « dans les meilleurs délais, afin de coordonner efficacement le déploiement des efforts exceptionnels consentis à cette campagne de vaccination ».

Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, dit avoir eu « une très bonne conversation » avec son homologue Christian Dubé le même jour pour bien comprendre les besoins du Québec et trouver la meilleure façon d’y répondre.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos.

« Les Forces armées canadiennes ont des capacités limitées en termes médicaux, a-t-il souligné en conférence de presse mercredi. Beaucoup des capacités des FAC sont déjà déployées dans les communautés autochtones, dans les territoires et les communautés éloignées. Mais même si ce n’était pas le cas, étant donné l’ampleur de notre pays et l’ampleur des besoins, il est clair qu’on ne peut pas utiliser seulement les capacités médicales des FAC pour répondre aux besoins médicaux, entre autres le besoin de vaccination dans les provinces et les territoires. »

Il a par la suite indiqué que la Croix-Rouge, qui a déjà des contrats avec le gouvernement fédéral, est plus utile dans une telle situation.

Avec Mylène Crête à Ottawa