(Washington) L’entreprise américaine de biotechnologie Moderna s’est montrée rassurante lundi sur le niveau de protection conféré par une dose de rappel de son vaccin contre le variant Omicron, après l’annonce de résultats en laboratoire qualifiés d’« encourageants ».

« Nous allons pouvoir nous reposer sur ce vaccin pour affronter la poussée de cas liés à Omicron à moyen terme », a déclaré lors d’une conférence téléphonique Stephen Hoge, le président de Moderna.

Les essais ont toutefois montré qu’après les deux premières doses seules, les niveaux d’anticorps contre Omicron étaient « substantiellement plus bas » que contre la souche initiale du virus, a-t-il averti sans donner plus de détails.

De plus, un dosage plus élevé que celui actuellement autorisé pour les doses de rappel a permis d’augmenter encore davantage les niveaux d’anticorps contre Omicron.

Actuellement, pour les rappels faits avec ce vaccin à ARN messager, on utilise une demi-dose, 50 microgrammes, soit moitié moins que pour les deux premières injections.

Selon des données préliminaires communiquées lundi à partir de l’analyse du sang de quelques dizaines de personnes, après un rappel à 50 microgrammes, les anticorps neutralisants contre Omicron sont multipliés par 37 par rapport aux niveaux d’avant le rappel.

Mais quand on fait le rappel avec une dose complète, à 100 microgrammes, les niveaux d’anticorps neutralisants sont multipliés par 83 environ.

Rappels saisonniers

Ces données sont « rassurantes », a déclaré dans un communiqué le directeur général de Moderna, Stéphane Bancel. Elles devront encore être confirmées dans le monde réel en étudiant l’efficacité du rappel pour prévenir les hospitalisations, notamment.

« Nous sommes prudemment optimistes […] sur le fait que la dose de rappel autorisée à 50 microgrammes va procurer une bonne protection, nous espérons, contre le variant préoccupant Omicron », a soutenu de son côté M. Hoge.

Ce résultat est « encourageant », a-t-il encore dit, notamment, car le niveau d’anticorps atteint est similaire à celui constaté contre Delta après une dose de rappel à 50 microgrammes. Or l’efficacité contre Delta a « relativement bien tenu », a-t-il souligné.

Toutefois, « il revient désormais aux autorités de déterminer si une plus haute dose (de rappel) est appropriée pour les individus à risque », a-t-il ajouté, citant par exemple les travailleurs de santé.

Moderna continue malgré tout à travailler sur un rappel spécifique à Omicron. Les essais cliniques de ce nouveau vaccin devraient débuter début 2022.

Moderna envisage en effet de développer un rappel de vaccin intégrant des variations contre plusieurs variants préoccupants à la fois, afin d’élargir l’immunité conférée. La société travaillait déjà sur des candidats adaptés à de précédents variants préoccupants.

« Nous nous attendons à ce qu’il y ait besoin à l’avenir d’un rappel saisonnier », a déclaré Stephen Hoge.

Par ailleurs, dans un entretien au journal Le Monde, Ugur Sahin, le PDG de BioNTech, à l’origine avec Pfizer de l’autre vaccin à ARN messager contre la COVID-19, a estimé lundi que son vaccin « semblait fournir une protection de 70 % ou 75 % contre tout type » de cette maladie après la troisième injection.